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NIGERIA: Arrestation de commerçants chinois – Nationalisme ou xénophobie?

Pour redresser l’é-Chine du commerce au détail local?

Le géant de l’Afrique, le Nigeria, vient de poser un acte qui surprend quelque peu plus d’une personne qui connaît ce pays. En effet, il a fait arrêter 45 Chinois  pour commerce illégal de textile. Il est reproché à ces marchands d’avoir fait du commerce au détail alors que seule la vente en gros est autorisée aux étrangers. Si l’on s’en tient à cette thèse, on peut affirmer que le Nigeria n’a fait qu’appliquer des textes en vigueur.


C’est connu, certains Chinois, à la faveur de la mondialisation, se livrent à des pratiques peu orthodoxes sur le continent noir. Or, autant il est bon de respecter la loi dans son propre pays, autant il est primordial d’en faire pareil à l’étranger.

La mondialisation est certes un prétexte pour briser bien des barrières en matière de commerce, mais elle ne signifie pas anarchie encore moins libertinage. Dans nombre de pays, il y a bien des secteurs du commerce qui ne sont pas ouverts aux étrangers. Et toute personne qui désire y exercer une activité commerciale, devrait s’y conformer. Et si c’est dans ce sens que le pays le plus peuplé d’Afrique a agi, l’on ne peut lui en vouloir.

N’empêche que l’on peut s’interroger sur ses motivations réelles. Dans un pays où le désordre est la chose la mieux partagée et où la loi est quotidiennement foulée aux pieds, cette arrestation semble sortir du commun. Si fait qu’on en vient à se demander s’il s’agit de nationalisme économique ou si le Nigeria a cédé aux démons de la xénophobie. Avec une population de plus de 100 millions d’âmes, le Nigeria voudrait bien se placer au premier rang dans le domaine du commerce en Afrique qui, malheureusement, se trouve aujourd’hui envahie par des produits bon marché chinois.

A cela s’ajoute la main-d’œuvre chinoise qui rivalise avec les travailleurs nigérians. Toutes choses qui ne peuvent que susciter une haine envers les commerçants chinois d’autant plus que certains ne veulent pas se soumettre à la loi locale.

Mais en arrêtant des commerçants de la deuxième puissance économique mondiale, le Nigeria doit faire preuve de prudence car il est le pays qui compte le plus d’immigrés sur le sol africain. En effet, il a le peuple le plus dispersé en Afrique et qui exerce généralement dans le secteur du commerce. C’est dire que l’Afrique gagnerait à revoir son mode de coopération avec la Chine populaire. Car l’on a comme l’impression que la coopération actuelle repose sur l’envoi du matériel de moindre qualité et d’une forte main-d’oeuvre en Afrique pour servir dans tous les secteurs.

On peut comprendre que la Chine veuille trouver des débouchés à ses ressortissants, mais elle ne doit pas ignorer aussi que l’Afrique qui compte près d’un milliard d’habitants, se doit également de préserver et de créer des emplois pour sa population.

Dans tous les cas, le cas du Nigeria n’est ni plus ni moins qu’un ras-le-bol d’une population qui a du mal à faire face à une concurrence peu saine.

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