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AFRIQUE: Commerce des armes – La face cachée des conflits sur le continent

L’Afrique… désarmée par ses armes et ses armements!

Un nouveau conflit armé est en train de prendre forme en Afrique centrale, précisément dans la région du Bassin du Congo et des Grands Lacs, où l’exploitation des gisements de diamant serait la cause principale du génocide Rwandais en 1994, dont on estime le nombre de morts à plus de 800.000, en l’espace de 3 mois d’affrontements entre Tutsis et Hutus, les deux ethnies dominantes.

Ce génocide n’était pas «un point d’orgue», comme l’ont prétendu certains analystes, «mais seulement un moment» de cette tragédie humaine qu’est la guerre cyclique, de laquelle l’Afrique centrale n’arrive pas à sortir, pour des raisons aussi bien ethniques, politiques qu’économiques.

A la mi-avril, le déclenchement d’affrontements armés entre les troupes de Kinshasa et les rebelles du général mutin Bosco Ntaganda, dans le Nord-Kivu, à la frontière avec les voisins Rwandais et Ougandais de la République démocratique du Congo, a fait penser certains observateurs à une rébellion facile à éradiquer. Mais les faits ont prouvé le contraire et les affrontements sporadiques entre armée régulière et soldats mutins sont en phase de se transformer en guerre, ce qui soulève des craintes à prendre plus qu’au sérieux.

Pourtant, la communauté internationale et les médias influents sont trop occupés par les crises politiques malienne et bissau-guinéenne, même si la situation dans ces pays porte aussi à inquiétudes, en ce qui concerne l’efficacité de l’intervention de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour le règlement rapide des crises politico-militaires malienne et bissau-guinéenne, ainsi que la mobilisation des acteurs sous-régionaux au sein de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) pour désamorcer la bombe à retardement en RDC et dans les pays voisins, ne peut être de courte durée.

Si le rôle de ce genre d’organisations sous-régionales est important, parfois déterminant, il demeure limité dans le temps, puisque les solutions apportées sont temporaires.

Outre la lutte pour le renforcement des Etats africains et en faveur de la bonne gouvernance politique et économique, il faudrait s’attaquer directement aux milices qui profitent de la précarité socio-économique des populations pour déclencher des conflits armés avec les régimes en place, eux-mêmes issus, pour la plupart, des rébellions passées.

Tout en apportant des solutions concrètes aux problèmes du chômage qui touche plus de 50% de la population en Afrique, les dirigeants africains devraient unir leurs efforts pour assurer une meilleure gouvernance politique.

Les conflits coûtent à l’Afrique près de 20 milliards USD par an, une enveloppe qui aurait pu être consacrée au développement des pays du continent, selon les chiffres fournis par certaines organisations humanitaires, parmi lesquelles on peut citer l’ONG britannique Oxfam.
En RDC justement, ces pertes ont été estimées, durant la période s’étalant entre 1996 et 2005, à 29% du PIB (produit interne brut).
Au Burundi (1993-2005) et au Rwanda (1990-2001), ces pertes sont respectivement de l’ordre de 37 et 32% du PIB, selon un rapport périodique détaillé de 2007, fourni par Oxfam, qui L’ONG donne aussi des chiffres hallucinant sur les violences causées par les armes à feu de petit calibre, dénonçant: «L’Afrique représente environ 14% de la population mondiale, mais connaît 20% des homicides par armes à feu dans le monde».

La fragilité des Etats a favorisé la montée de la violence, dû à la circulation facile des armes à feu. A noter que 95% des armes à feu en circulation en Afrique sont de type Kalachnikov.
Malgré l’embargo et les sanctions imposées par les Nations unies sur certains pays africains, les rébellions arrivent à se réarmer, grâce notamment à l’exploitation illicite des ressources naturelles par les chefs des milices.

Mais l’on ne peut imputer la responsabilité de cette tragédie africaine aux seuls rebelles ou gouvernements qui règnent par le bâton et la matraque. Les pays développés, considérés comme les plus grands producteurs d’armes, en sont aussi responsables. Les Etats-Unis et la France sont classés parmi les premiers fournisseurs d’armes sur le continent.

Les efforts de désarmement passent aussi par l’aide au développement et l’éradication de l’injustice sociale dans les contrées isolées des Etats de l’Afrique où les milices anti-gouvernementales et les braconniers trouvent facilement des recrues parmi les jeunes désoeuvrés.
La solution, pour régler les crises politiques, malienne, bissau-guinéenne, somalienne, soudanaise et congolaise, passe inévitablement par cette voie de la promotion économique et sociale des peuples locaux qui demeure, pour le moment, au stade initial, c’est-à-dire à la signature des conventions en tous genres qui ne trouvent pas d’applications réelles sur le terrain.

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