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SENEGAL: Ousmane Sow – Un géant à l’Académie des Beaux Arts de Paris

Sow gagne son… « Paris »!

Ousmane Sow vient d’être élu à l’Académie des Beaux Arts à Paris, pour le compte de la section des membres associés étrangers. Un honneur qui lui est fait, quelque 29 ans après son illustre prédécesseur, Léopold Sédar Senghor, élu en 1983 à l’Académie française. Ousmane Sow occupe le fauteuil du peintre américain Andrew Wyeth.


Alors qu’il était connu comme kinésithérapeute sur la place de Dakar, c’est en 1987 qu’il va illuminer le monde artistique de son autre facette avec une exposition au Centre culturel français: « Les Noubas ». C’est le début d’un long voyage qui l’amènera entre autres, à Tokyo, Paris, Genève, New York. Jusqu’à cette année 1999.
En plein coeur de Paris, dans cette ville lumière, au dessus de la Seine, ses oeuvres vont trôner sur le mythique Pont des Arts. Elles seront soumises à la curiosité et à l’émerveillement de quelque 3 millions de visiteurs.

Ousmane Sow travaille par séries, sculptant des formes géantes pétries dans une mixture dont il garde jalousement le secret. « Les Noubas », « Les Masaïs », « les Peuls ». Il va toutefois s’aventurer en dehors des frontières du continent africain en s’intéressant aux peuples premiers d’Amérique. C’est ainsi qu’il met en scène les Sioux lors de la fameuse Bataille de Little Big Horn.

Dernièrement, il s’est attelé à celle des «grands hommes» qui ont marqué sa vie: son père, bien sûr, mais aussi Nelson Mandela, Gandhi, Mohamed Ali, Martin Luther King, le général de Gaulle, Victor Hugo.
Interrogé sur l’absence de l’ancien président Wade, il confiera en 2009, lors de la présentation et dédicace du livre «Même Ousmane Sow a été petit», de Béatrice Soulé, au Musée Dapper, que ce dernier ne méritait pas de figurer dans son panthéon.

Reconnaissante, la ville de Besançon a acquis en 2003 la statue de Victor Hugo, installée le 17 octobre 2003, sur la Place des droits de l’homme. Et dans quelques mois, la même ville inaugurera une seconde oeuvre, «L’Homme et l’enfant», destinée à compléter le monument aux morts en mettant en lumière «l’action de ceux qui, au péril de leur vie, ont protégé ou sauvé des personnes».

Autres villes à avoir adoubé l’artiste : Genève, qui expose en son centre L’Immigré, et Washington, où le Museum of African Art a acquis, pour près de 200 000 euros, Toussaint Louverture et la vieille esclave. Dakar ne l’a pas honoré, sinon le temps d’une courte parenthèse. Celle d’une oeuvre plantée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale et qui n’y est plus. Et à Rufisque, dans un grand hangar jonchent à même le sol des oeuvres attendant d’être proposées à la lumière.

Autre petite histoire: en 2009, Ousmane Sopw était déjà, d’une certaine manière, entré à l’Académie française. Jean-Christophe Rufin, romancier et ancien ambassadeur de France au Sénégal, lui avait en effet commandé son épée d’académicien, imaginée à partir de Colombe, le personnage du roman Rouge Brésil.

Quelle trajectoire que celle d’Ousmane Sow ! Né à Dakar, en 1935, il se retrouve à 22 ans en France avec l’idée de s’inscrire aux Beaux Arts. Sans un sou en poche, dormant dans les commissariats de police et se faisant offrir une baguette de pain au petit matin, il déroulera une vie qui prendra la figure d’une manifestation destinale.

Dans ses fantaisies, ses imprévus et cette réussite consacrant l’effort et la ténacité. Il se retrouve pourtant en train de faire des études de kinésithérapie avec Boris Dolto, le mari de Françoise Dolto. Ce qui lui vaudra, selon ses dires de se retrouver quelques années plus tard à pratiquer «une profession de substitution». Ce n’est qu’à 50, du haut de son demi-siècle de vie, qu’il renouera, en bon résilient, avec ses amours délaissés, pour le plus grand bonheur de la création artistique.

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