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MALI: Cet avion de 20 milliards CFA qui divise!

Des milliards « bousillés » en… 20?

20 milliards CFA! Ce chiffre donne sans doute le tournis à plus d’un, surtout quand on sait que ce montant représente la moitié du budget national de certains pays africains qui tirent le diable par la queue. C’est pourtant le prix qu’a coûté l’avion présidentiel malien commandé par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), qui défraie actuellement la chronique sur les rives du Djoliba. Personne ne conteste le droit à IBK de s’acheter un nouvel avion, mais au regard de la conjoncture actuelle, il y avait bien plus important.

altCe montant rappelle, en effet, le cas du Cameroun où l’avion présidentiel de Paul Biya avait été évalué à 60 milliards CFA, alors qu’en réalité l’appareil en question n’était rien moins qu’une « quincaillerie ».  Le pot aux roses a été découvert lorsque l’appareil transportant le président Biya, de retour d’une mission, a failli «se crasher» pour des raisons techniques ; d’où la naissance de l’opération Epervier qui a permis de remonter la filière pour démasquer tous ceux-là qui avaient trouvé là une occasion de faire fortune.

Certes, comparaison n’est pas raison; mais qui connaît l’inclination des dirigeants africains à vouloir profiter de chaque situation, peut se demander si cette affaire d’avion présidentiel malien ne pue pas la corruption. Une hypothèse à ne pas écarter surtout que IBK et son Premier ministre, Moussa Mara, n’avancent pas les mêmes chiffres. Le chef de l’Etat parle de 17 milliards CFA, alors que son chef de gouvernement, lui, parle de 20 milliards. Pourquoi une telle cacophonie?

En fait, personne ne conteste le droit à IBK de s’acheter un nouvel avion, mais au regard de la conjoncture actuelle que connaît le pays, il y avait bien plus important qu’une telle dépense de luxe. Difficile d’imaginer qu’un pays comme le Mali, à l’économie poussive, qui vit pratiquement de l’aide extérieure, puisse se laisser aller à des excès du genre alors même que son armée manque de tout. Personne n’aurait trouvé à redire si ces 17 ou 20 milliards avaient été utilisés pour acheter des rafales, des lance-roquettes ou autres armes de guerre pour permettre à l’armée malienne d’aller à la conquête du Nord perdu où gisent encore quelques cellules djihadistes qui ne ratent pas la moindre occasion pour faire parler d’elles.

A vrai dire, on a par moment l’impression que le président IBK en fait souvent à sa tête. Il ressemble mutatis mutandis à l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade qui s’était inscrit dans une logique de rejeter tout ce que son prédécesseur Abdou Diouf lui avait légué. Ce qui fait penser à cette vision africaine des choses qui veut que l’on ne s’approprie pas un objet laissé par son prédécesseur dans la mesure où, irrationnellement parlant, celui-ci peut être miné. Et les exemples, on peut en citer à la pelle, tant ils sont nombreux sur le continent. Il y a même les cas de simples commis de l’Etat qui, une fois promus à un poste de responsabilités, vont jusqu’à changer la chaise qu’utilisaient leurs prédécesseurs.

En tout cas, IBK aura beau jeu de se défendre mais l’acquisition d’un nouvel avion, dans le contexte actuel du Mali, n’était pas nécessaire. Il aurait pu relooker ou lifter l’appareil que lui a laissé Amadou Toumani Touré. Mais une telle attitude fait penser à ce mendiant qui tend chaque fois la sébile et une fois après avoir obtenu de l’aide, s’en va coudre des costumes que ne peuvent arborer ses généreux donateurs.

Pour tout dire, IBK commence à faire déchanter. Car en moins d’un an d’exercice du pouvoir, il s’est négativement illustré. Personnage fantasque, il a réussi, envers et contre tous, à impliquer son fils dans la gestion du pouvoir d’Etat, ce qui a, du reste, provoqué la démission de l’ex-Premier ministre Tatam Ly qui refusait de se laisser dicter sa conduite.

En tout état de cause, IBK ne doit pas oublier que tel un maçon, il sera jugé au pied du mur. Toute chose qui peut hypothéquer son deuxième mandat.

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