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LIBYE – SOUDAN: Tripoli « très poli » envers El Béchir!

Le CNT libyen affirme son indépendance?

L’axe Khartoum-Tripoli se porte bien. Il se porte d’autant plus bien qu’en novembre 2010, Moustapha Abdeljalil, le président du CNT (Conseil national de transition) a rendu visite à El Béchir et qu’en retour ce dernier s’est à son tour rendu à Tripoli.

 

Cette visite du président soudanais en Libye serait classée dans le registre des faits divers si le maître de Khartoum n’était pas déclaré persona non grata par la CPI (Cour pénale internationale).

En déroulant le tapis rouge à un ennemi juré de l’Occident, les autorités de la nouvelle Libye veulent témoigner de toute leur indépendance vis-à-vis de ces Occidentaux, quoiqu’ils les ont soutenues dans leur lutte de libération. Elles veulent surtout clouer le bec à tous ceux qui affirmaient qu’une fois Kadhafi chassé du pouvoir, l’Occident fera de ce pays pétrolier sa sous-préfecture.

En tout cas, même si c’était l’intention réelle mais inavouée des grandes puissances, les Libyens ont montré, jusqu’ici, que l’autonomie de leur pays n’est monnayable sous aucun prétexte. Et, cerise sur le gâteau, la CPI a négocié en vain l’obtention de Seif El Islam, fils et bras droit du défunt Mouammar Kadhafi.

L’on dira que ni la Libye du «Guide», ni celle du CNT n’a signé ou ratifié le statut de Rome pour livrer un fugitif recherché à la CPI. Mais les nouvelles autorités libyennes pouvaient se croire redevables à la communauté internationale au point de refuser la visite de El Béchir dans leur pays.

L’Occident, tout comme le Soudan, ont tous soutenu le CNT dans leur combat contre l’ex-« guide » libyen. Mais entre ces deux alliés qui se regardent en chiens de faïence, les autorités libyennes ont préféré en contenter un : le président soudanais. Elles se rangent officiellement du côté de l’Union africaine et de la Ligue arabe qui refusent de livrer un des leurs à la justice internationale. On en vient à se demander si, au-delà de El Béchir, le CNT n’a pas un autre message à donner à la communauté internationale.

En effet, va-t-il, le moment venu, livrer à la CPI tous ceux de ses rangs soupçonnés de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité lors des combats contre Mouammar Kadhafi ? On attend de voir.

Pour sa part, le président soudanais a désormais de quoi se ragaillardir. Sur le double plan diplomatique et sécuritaire, il marque des points.

Diplomatiquement, El Béchir se félicite parce qu’il y a déjà de nombreux pays africains où il peut se rendre sans se faire alpaguer par ses ennemis. L’on se souvient qu’il a été accueilli en grande pompe au Tchad en juillet et au Kenya en août derniers, deux pays qui reconnaissent pourtant l’institution judiciaire internationale. Sur le plan sécuritaire, le numéro un soudanais peut se rassurer d’avoir deux voisins de taille qui le soutiennent et qui garantissent la stabilité de ses frontières: le Tchad et la nouvelle Libye.

Les multiples factions rebelles qui menacent incessamment de prendre Khartoum et qui font vaciller épisodiquement son fauteuil, auront désormais du mal à trouver refuge chez les deux voisins dont Béchir bénéficie de la sympathie. L’homme peut désormais vivre, reclus et tranquille, et faire de temps en temps des escapades dans ses pays protecteurs. Il n’en demandait pas plus.

 

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