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ITALIE – Matteo Salvini n’a toujours pas démissionné

Le leader de la Ligue, malgré les effets désastreux de son ridicule hara-kiri politique, reste encore collé à la chaise.

 

Les images du Sénat relatives à la communication du Premier ministre Giuseppe Conte, ont largement laissé un sentiment, celui d’un Matteo Salvini qui semblait un boxeur sonné. Du point de vue plastique, l’incertitude du siège d’où il devait parler, donnait l’idée d’une certaine perplexité face à un scénario auquel il ne s’attend certainement pas quand il a ouvert la crise le 8 août, avec une motion de censure au Président du Conseil Giuseppe Conte. Impressionnant aussi l’embarras de Massimiliano Romeo, leader de la Ligue du Sénat, qui a été interviewé par la télévision ne savait pas quoi dire, sauf que « Salvini reste un leader » (sic).

Dans le contenu, après l’attaque féroce (évidemment dans le langage d’un avocassier ennuyeux comme Conte qui, pourtant, accusait Salvini d’opportunisme et d’ambition personnelle sur la peau du pays) du Président du Conseil contre lui, il n’avait plus rien à dire (sauf sa capacité à toujours mettre les choses en pagaille: «Tu veux un coupable, me voici, me voilà») sauf à répéter qu’il serait prêt à reprendre le fil d’une alliance qui était pourtant assez évident pour tous, sauf lui, il n’y a vraiment plus rien à faire. Salvini est même arrivé également à retirer la motion de défiance pour tenter de rembobiner une bande dont on ne sait plus où est la tête ou la queue. Comme s’il avait peur de ne plus avoir à être ministre de l’Intérieur.

Pour le reste, son discours a été marqué par la capacité habituelle de tout promettre et plus encore: « Je veux un avenir de croissance, de prospérité, de bonheur« . Il n’a pas osé dire: « si vous me donnez pleins pouvoirs, à tout le monde, petit déjeuner gratuit le matin et le soir, encore gratis le café de la bonne nuit« , mais il n’y était pas loin.

Le fait est que jusqu’aujourd’hui, Matteo Salvini n’a pas encore démissionné, tout comme ses ministres et ses sous-secrétaires. Cela dure depuis 13 jours et pourtant, c’était le chemin le plus court pour clore la partie et aller aux urnes. Probablement Salvini ne s’attendait-il pas à l’initiative de Renzi qui, malgré ce qui a été dit en 14 mois, a déclaré qu’il était disponible à une hypothèse d’un nouveau gouvernement.

Beaucoup de rhétorique et d’insistance de la part de Salvini sur le fait d’être des « hommes libres », mais cela ressemblait à une « excusatio non petita » (excuse non demandée, accuse manifeste), après le scandale russe.

Collé à son fauteuil avec du vinyle et c’est peut-être l’une des rares certitudes de cette crise politique plus semblable à une pochade qu’à une tragédie. C’est peut-être aussi pour cela que Salvini a quitté le Sénat pour rejoindre le ministère de l’Intérieur pour, comme il a dit, « suivre l’affaire des migrants du navire de l’Ong Open Arm ».

Eh oui, les Ong: la seconde obsession de Salvini outre au pouvoir dont il a goûté toute l’ivresse, ces derniers mois. Une obsession concrétement est démontrée par une infographie publiée par le quotidien « Vita ».

Riccardo Bonacina

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