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CENTRAFRIQUE: Minces espoirs pour les pourparlers intercentrafricains

Inquiétude dans l’incertitude!

La Centrafrique fait, depuis quelques semaines, la une de l’actualité africaine en ravissant la vedette, de triste manière, à la République démocratique du Congo, où le M23, par sa volonté de renverser Joseph Kabila, fait parler de lui au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.

altPour les observateurs avertis, rien d’étonnant dans ce pays de l’Afrique centrale, où l’histoire repasse ses plats, privant ainsi les populations du privilège de vivre dans la quiétude.

A la tête de cet Etat, il y a maintenant une décennie, le général François Bozizé n’a pu conjurer les guerres cycliques que vit sa Nation, faute de bonne gouvernance. C’est pourquoi il fait à son tour face à des ennemis armés, regroupés au sein de la coalition Séléka. Dès leur premier coup de feu, ils n’ont cessé de progresser sans difficulté majeure devant des loyalistes qui, visiblement, ne veulent prendre aucun risque d’épargner le régime de Bangui.

Le général a beau avoir fait le ménage dans la haute hiérarchie militaire, en limogeant son fils, Jean François Bozizé, du ministère de la Défense pour reprendre lui-même en main l’armée et en relevant de ses fonctions le chef d’état-major d’alors, Guillaume Lapo, rien n’y fit. Les croquants sont à 12 km de Damara, dernier verrou, situé à 75 km au Nord de Bangui, dont le maître doit, pour le moment, son salut à la force d’interposition de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui veut éviter le «bain de sang» et le chaos à Bangui.

C’est très affaibli que le tombeur de Patassé s’est enfin résolu à négocier avec ceux qui ne veulent pas le voir, même en peinture. En principe, sauf report de dernière minute, les pourparlers débuteront aujourd’hui à Libreville, et les autorités centrafricaines, bien conscientes de leur position de faiblesse, ne manqueront pas de faire des concessions comme elles l’ont du reste annoncé : retrait de Bozizé à la fin de son mandat en 2016, formation d’un gouvernement d’union nationale auquel prendront part les hommes en armes.

Mais cela ne semble pas à la hauteur des attentes de ces derniers, qui exigent purement et simplement le départ du chef de l’Etat, lequel qui, à leurs yeux, ne contrôle plus rien dans le pays. Pour preuve, les assaillants affirment avoir 80% du territoire sous leur contrôle ; ce qui leur suffit pour dicter leurs desiderata à leur vis-à-vis. Au pays d’Ali Bongo, la tâche ne sera pas facile pour les facilitateurs, qui doivent user de tact et pourquoi pas d’autorité pour qu’un accord soit trouvé entre les frères ennemis.

Ils devraient également trouver des garanties pour que les protagonistes respectent leur parole donnée, d’autant que cette crise sonne comme un échec de l’accord de paix global de 2008, duquel les différentes parties, dans leur incurie, se sont tous écartées. Par ailleurs, les facilitateurs doivent avoir à l’esprit l’enjeu de ce dialogue: la vie d’un peuple meurtri par d’interminables conflits qui, dans un profond désespoir, crie au secours face à l’imminence d’un nouveau drame humanitaire. Vivement que les coeurs de pierre se ramollissent pour se laisser toucher par le sang et les larmes des femmes et des enfants qui demandent un peu de répit pour retrouver la joie de vivre.

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