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BURKINA FASO: Bobo-Dioulasso – L’autre «Première Dame» qui s’appelait Fanta Sogoré

Orpheline de Compaoré! 

La chute du régime Compaoré s’est particulièrement traduite à Bobo-Dioulasso (2ème ville du Burkina Faso) par une chasse aux sorcières qui avait non seulement ciblé ces acteurs politiques de premiers rangs et proches du pouvoir, mais aussi ces personnes reconnues pour leurs accointances avec des membres de la galaxie Compaoré. 

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La chute du régime Compaoré s’est particulièrement traduite à Bobo-Dioulasso (2ème ville du Burkina Faso) par une chasse aux sorcières qui avait non seulement ciblé ces acteurs politiques de premiers rangs et proches du pouvoir, mais aussi ces personnes reconnues pour leurs accointances avec des membres de la galaxie Compaoré. Au nombre de ceux-ci, cette femme griotte et présidente du Collectif Djiguiya qui se faisait passer pour la Première Dame à Sya, du fait de ses relations avec Chantal Compaoré. Fanta Sogoré, car c’est d’elle qu’il s’agit, fera, elle aussi, les frais de ces journées incendiaires des 30 et 31 octobre 2014 à Bobo-Dioulasso.

Elle ne passait plus jamais inaperçue dans les rues de Bobo tant elle avait les moyens de sa politique et ne cessait aussi de le clamer à qui voulait l’entendre. Présidente du collectif Djiguiya qui est un regroupement de plusieurs associations féminines du Houet avec plus de 3000 membres, Fanta Sogoré puisque c’est d’elle qu’il s’agit, ne cachait pas son rapprochement de l’ex-Première Dame du Faso, Chantal Compaoré. Une amitié qu’elle chantait à tout vent et qui lui a finalement conféré une certaine influence dans de nombreux milieux bobolais. La présidente du collectif Djiguiya n’était pas forcément la bienvenue à certaines cérémonies officielles où elle avait, par moments, ignoré le protocole.

Un comportement décrié seulement dans les coulisses d’une femme que certains croyaient intouchable et qui manifestait peu d’égard à l’endroit des autorités locales. Chaque déplacement de Chantal Compaoré à Bobo-Dioulasso était suivi avec beaucoup d’attention par le collectif Djiguiya qui mobilisait à chaque occasion ses membres sous une tente jouxtant la tribune officielle. Un passage obligé pour Chantal qui en profitait toujours pour serrer des mains et même pour s’arrêter devant Fanta son amie et sa «coépouse» pour lui lancer tout sourire quelques mots. Certainement pour faire comprendre à cette griotte qui avait du plaisir à appeler Blaise Compaoré «mon mari» que son époux n’est pas à partager. 

Qu’à cela ne tienne ! Chantal Compaoré semblait véritablement manifester beaucoup d’attention à l’égard de la présidente du collectif Djiguiya qui s’était lancée dans la lutte contre l’excision. Une activité fortement appuyée par l’ex-Première Dame par des espèces sonnantes et trébuchantes mais aussi ces dons d’équipements. On se souvient, par exemple, qu’à l’occasion de chaque 8-Mars, toutes les membres du collectif étaient bénéficiaires de pagnes relatifs à cette journée de la femme.

La présidente du collectif Djiguiya distribuait aussi à ses membres des engins à deux roues, du sucre pendant le Ramadan, des vivres, des équipements pour les activités génératrices de revenus, etc. Des actions qui contribueront à faire monter la cote du Collectif auprès des femmes de la ville de Sya mais surtout de sa présidente dont les relations avec Chantal Compaoré étaient connues de tous. Ce qui fait qu’elle n’a pu échapper à cette furia incendiaire des 30 et 31 octobre dernier au quartier Belle-Ville de Bobo. Son domicile et le siège de son association ont été saccagés et brûlés. Et depuis, Fanta Sogoré est demeurée introuvable. Mais depuis quelques jours, certains affirment qu’elle serait de retour au bercail après un exil de quelques jours au Mali et même qu’elle pourrait reprendre ses activités de lutte contre l’excision.

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