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AFRIQUE: Le continent, la plus belle poubelle de friperie!

L’Afrique se… « fripe et rit »? 

Que celui ou celle qui n’a jamais porté du «yougou-yougou» lève la main! Vous voyez bien qu’il n’y a pas de doigt en l’air. Peut-être même qu’en lisant cette chronique, vous vous êtes déjà tirés à quatre épingle en «yougou-yougou». Qu’on l’appelle «frip…», «fouks» ou … , ça marche et ceux qui se moquaient des amateurs de ce look ont vite ravisé. De nos jours, les vestes, seconde main, s’arrachent aux feux tricolores sans trop de marchandage.

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Des pantalons «ressuscités» aux robes de nuit blanc-sale, en passant par le sillon des slips qui flippent et autres dérivés, sans perdre de vue les strings qui étranglent, nous sommes tous dans le collimateur du «fouks». Il suffit de jeter un coup d’œil furtif sur les abords de nos avenues. Vous verrez des hommes et des femmes s’échiner et se bousculer sur des monticules de «lambeaux de luxe» en vrac. On fouille, on farfouille dans la «ratatouille», on cherche tout et rien, on essaie à la sauvette le haut sauté ou la chemise froissée, on regarde son calibre et on ajuste le soutien-gorge, on enfile parfois en catimini des pantacourts tout en mimant quelques déhanchées sur le «tas d’immondices». Ça passe ou ça casse!

Parfois de grandes dames en grosses cylindrées serrent au pied de la «décharge» pour se ravitailler et «faroter» à tout vent. Le «yougou-yougou» nous rend d’énormes services et c’est accessible à toutes les bourses avec des prix allant de 100F à plus. Ne demandez surtout pas d’où ça vient et à qui ça appartenait.

Pourtant, nous devons justement faire preuve de vigilance dans le choix de ces habits de seconde main importés de partout. Il faut au moins bien les laver avant de les porter et s’il le faut les bouillir en cas de doute. Cela nous épargnera beaucoup de désagrément dans leur usage. Mais combien sont-ils à les acheter et à les balancer aussitôt au cou? Combien les portent sans daigner les laver? Il y en a qui vont jusqu’à dénicher et acheter des sous-vêtements, des serviettes et même des mouchoirs dans ce réservoir de bazar. Ce qui intrigue de plus en plus, c’est cette avalanche d’ustensiles «inutiles» de toutes sortes: casseroles, gobelets, verres, couteaux, cuillers et fourchettes, même des biberons!

Bref, puisque les clients de ces articles ont de l’appétit en mangeant dans ces «poubelles», alors silence! Mais on ne peut pas se taire sur tous ces cas de santé publique qui menacent la population. Quel est l’état de qualité sanitaire de tels ustensiles? Quelles est la garantie de cette qualité? Qui mangeait dans ces «boîtes» parfois souillées par la rouille et ce qu’on ne sait pas? Pourquoi c’est à nous qu’on donne ces camelotes? Comment peut-on manger et lécher une cuiller de seconde main sans se soucier du lendemain? Comment peut-on boire et roter en l’air avec un verre dont on ignore tout sur le premier propriétaire? Pour être franc, il faut avoir du cran!

De plus en plus on ne peut même plus reconnaître le vrai et le faux et ces questions n’intéressent presque personne. Même l’autorité joue la surdité face à la nouvelle calamité. Mais nous en parlons parce que nous avons des appréhensions.

Nous en parlons parce qu’on ne sait jamais ce qui peut découler de l’usage «sauvage» et naïf de ces habits, ustensiles et autres cosmétiques. Faisons attention à ce que nous consommons parfois à vil prix.

La pauvreté n’est pas que matérielle, elle est souvent mentale et même l’argent ne peut lutter contre une telle pauvreté. Voilà pourquoi, nous sommes le dépotoir de l’Occident. Souvent, ce sont les plus illuminés qui sacrifient la vie de leurs citoyens pour des broutilles. Voilà pourquoi en 2006, les 581 tonnes de déchets toxiques du Probo Koala ont été déversés à Abidjan.

Combien sont prêts aujourd’hui à déverser la même «merde» à Tampouy, à Tanghin ou à Boulmiougou et empocher la cagnote de la mort? Ils savent que nous sommes pauvres dans la tête, c’est pourquoi ils déversent tout chez nous en se bouchant le nez et en riant sous cape. C’est ça notre handicap et avec ça nous voulons franchir le cap ! Pendant ce temps notre production locale et naturelle est foulée au pied. Et ils parlent tous de «Consommons africain». De quels Africain parlez-vous? Le convaincu ou le vaincu?

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