in

AFRIQUE DE L’EST: Le rêve d’une union monétaire?

Le jour des Etats-Unis d’Afrique poindra… à Est?

Créée en 1999 par le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) s’est élargie en 2007 au Rwanda et au Burundi. En plus d’une union douanière mise en place en 2005, l’organisation a officiellement lancé en juillet 2010 un marché commun dont la mise en oeuvre effective reste lente. Cela ne l’empêche cependant pas d’envisager déjà une union monétaire et de rêver d’une fédération politique.


« Nous nous attachons à mettre en application le marché commun« , a assuré le Secrétaire général de l’organisation, le rwandais Richard Sezibera, qui, tout en reconnaissant la lenteur du processus, a cependant mis en avant certaines « grandes réalisations« , en matière de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux entre les 5 pays. Parmi ces réalisations, le fait que des sociétés commerciales du Kenya, la principale économie de la communauté, mettent en vente aujourd’hui leurs actions sur les marchés d’autres pays.

A la question de savoir si cette intégration économique ne se faisait pas au seul bénéfice du Kenya, principal producteur industriel et importante source de compétences et expertises de toutes sortes dans la région, Sezibera tente de rassurer: « Le concurrent n’est pas le voisin kenyan, ougandais, rwandais ou burundais. Notre concurrent, c’est la Chine, les Etats-Unis, le Japon. Pour soutenir cette concurrence, nous devons nous mettre ensemble« , Sezibera.

Sans oublier un manque de cohésion au sein de la communauté, quand on pense  que certains pays souffrent parfois de pénuries alimentaires alors que leurs voisins ont du surplus dont ils interdisent l’exportation. L’année dernière, alors que le Nord du Kenya, près de la Somalie, faisait face à la pire crise alimentaire de son histoire, des récoltes pourrissaient dans certaines parties de la Tanzanie, voisine. Le Secrétaire général a reconnu qu’il s’agissait effectivement là des barrières au marché commun mais a assuré qu’elles avaient été levées.

S’agissant de la circulation des personnes, il a indiqué que le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda et le Kenya étaient parvenus à un accord permettant à leurs ressortissants se déplacer librement dans les quatre pays, munis seulement de leur carte d’identité nationale. Très prudente, la Tanzanie, n’a pas encore adhéré à ce texte, qui devrait, selon Sezibera, être appliqué, dans un premier temps, entre le Rwanda et le Kenya.

C’est dans ces conditions que les pays membres négocient actuellement un protocole sur une union monétaire, « un processus complexe« , comme l’avouait le 19 avril 2011, à Dar-es-Salaam, le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, alors président de la conférence au sommet.

Le rêve des auteurs du Traité créant la communauté va au-delà du marché commun et de l’Union monétaire. C’est-à-dire jusqu’à une fédération politique, autrement dit les Etats-Unis d’Afrique de l’Est, que certains avaient même annoncés pour 2016.

Entre-temps, la Somalie et la République du Sud du Soudan ont demandé à intégrer ce bloc qui couvre aujourd’hui un territoire de 1,82 millions de kilomètres carrés sur lesquels vivent plus de 130 millions d’âmes.

BURKINA FASO: 20e anniversaire de l’EMA (Ensemble Musical des Amis)

AFRIQUE DU SUD: Frederik de Klerk justifie l’apartheid et la logique de séparation raciale