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TUNISIE: 2éme anniversaire de la révolution qui chassa Ben Ali

Révolution sans solution?

Deux ans après la révolution, les symptômes sociaux n’ont guère changé. L’économie peine à se redresser et le chômage s’est aggravé. Résultat, les explosions de violence sont de plus en plus fréquentes ce qui rend la transition difficile.

altDeux ans après la chute de la dictature, sommes-nous en droit de triompher, alors que le chemin demeure encore long vers une gloire tant espérée par les Tunisiens qui ont longtemps souffert le martyre? La réponse à cette question dépendrait de l’endroit où chacun se positionne par rapport à ce qui s’est passé et ce qui se passe, mais aussi de l’appréhension de chacun de ce qui a marché et ce qui a trébuché au cours de ces deux dernières années et, surtout, de notre perception de l’avenir qu’aucun n’est en devoir ni en droit de construire que par les Tunisiens eux-mêmes.

Deux ans après, tout le monde constate que le déroulement des événements a voulu que les deux composantes n’ayant pas participé à la révolution soient les premières à en tirer profit: les médias et la classe politique dans son ensemble. Et inversement, il s’avère que les populations ayant payé de leur sang, sont toujours dans la même situation ou presque. Qu’ont fait les uns aux autres? Question à méditer jusqu’à l’année prochaine voire à l’infini, autant que les divergences animent les luttes politiciennes au grand malheur du citoyen lambda, qui continue d’attendre vainement un développement qui ne viendra pas ni de ce gouvernement ni d’ailleurs.

Cette réalité n’a pas été franchement révélée jusqu’ici. L’Etat qui s’endette davantage et davantage n’a pas les moyens. Les partenaires étrangers? C’est encore moins envisageable, compte tenu de la crise qui frappe un peu partout dans le monde et dont la révolution tunisienne n’est autre qu’une malheureuse illustration.

La crise la plus aigue est ailleurs, certes. Mais elle est aussi dans nos murs. Elle n’est pas des moindres et elle ne date pas d’aujourd’hui, puisque sa germination a commencé bien longtemps avant le 14 janvier. Rappelons les événements farouchement étouffés dans le bassin minier en 2008, les violentes protestations de Ben Guerdane en 2010 et le climat social explosif que tout le monde sentait, mais personne ou presque n’a osé y riposter jusqu’à ce qu’un pauvre Mohamed Bouazizi en fasse de son corps l’ultime étincelle.

Deux ans après, la situation à Sidi Bouzid est pratiquement la même, sinon pire. Même constat à Thala, Tatouine, Siliana, Gabès, Kerkennah, etc. «On n’a pas de baguette magique», nous dit-on pour résoudre des problèmes structurels qui ont perduré des décennies durant et ce n’est pas le consensus politique pour les prochaines échéances électorales qui va les résoudre, ni même le gouvernement d’une coalition plus large qui va satisfaire les enfants affamés et les jeunes sans travail qui réclament tous des solutions dans l’immédiat.

C’est ainsi dire que le processus transitoire qui dure et perdure n’a pas donné jusqu’ici satisfaction, ni pour le citoyen ordinaire ni pour l’élite. Il suffit juste de regarder que le chômage continue de frapper, que les coupables ne sont pas encore punis, que l’économie peine à redémarrer, que le dossier des martyrs n’est pas encore résolu et que le système déchu est presque régénéré, pour constater que tout reste à faire. Vraiment tout.

L. B. A.

 

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