Idriss en « Déby » d’oxygène?
Menace de déstabilisation du régime de Ndjamena! La nouvelle a été plus surprenante que vraisemblable, depuis la nuit du 1er mai dernier. Surpris, les habitants de la capitale tchadienne devraient l’être parce qu’il n’y avait visiblement aucun nuage à l’horizon sur le régime d’Idriss Déby-Itno.
Après l’intervention remarquée et remarquable de son armée au Nord-Mali, il était plus auréolé et ragaillardi par cette performance militaire dont l’armée tchadienne, malgré de lourdes pertes, a été capable aux côtés des forces françaises engagées dans l’opération Serval. On ne pouvait donc pas imaginer que le feu couvait chez lui au point qu’un «groupuscule» formé par des civils et des militaires veuillent le renverser du fauteuil présidentiel qu’il occupe depuis 1990.
Mais dans cette région de l’Afrique où les Etats et les régimes sont réputés instables, on ne doit écarter aucune hypothèse. Tout est donc possible au Tchad comme encore ailleurs sur le continent où la malgouvernance fait chaque jour un peu plus d’opposants et surtout de mécontents. Idriss Déby-Itno ne fait point l’exception. Malgré tout, il faut déplorer la mort, sans doute, d’innocents qui ont payé le plus lourd tribut aux coups de feu qui ont eu lieu en plein centre ville de Ndjamena.
En plus, on n’est pas totalement rassuré de voir que le seul cerveau jusque-là accusé par le régime ne soit que le député de l’opposition Saleh Makki. Pour un coup d’Etat contre un régime aussi militarisé comme celui de Déby-Itno, il faut plus qu’un politicien dont on connaît d’ailleurs la passion pour la défense de la Constitution, loi fondamentale que le présumé putschiste et son groupe soupçonnent d’ailleurs les partisans du président Déby de vouloir modifier.
De toute façon, Deby qui a le vent en poupe actuellement avec le rôle majeur qu’il joue en Centrafrique et au Mali peut bien crier au loup pour avoir davantage la couverture des Occidentaux.
