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SOMMET DE YAOUNDE: Peut-on discuter de Boko Haram sans le président nigérian Goodluck?

Depuis-là, Goodluck il dort? 

Réunis, lundi 16 février, en sommet extraordinaire à Yaoundé, capitale du Cameroun, les 10 pays de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) affûtent leurs armes pour, à leur tour, aller en guerre contre le groupe armé terroriste nigérian. 

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La présence effective de 6 chefs d’Etat et de gouvernement à la présente rencontre témoigne à la fois de l’ampleur de la menace que fait peser l’organisation islamiste sur la région et de la volonté des dirigeants de cette partie du continent de mutualiser leurs efforts face à un péril qui ignore les frontières.

Absence remarquée à ce conseil de guerre: celle du président nigérian, Jonathan Goodluck, dont le pays, il faut le reconnaître, n’est pas Etat partie de cette communauté. N’empêche. Le Nigeria étant le repaire originel de cette pieuvre salafiste, la présence de son président, ne fût-ce qu’à titre d’observateur, n’aurait pas été de trop. Certes, il est en pleine campagne électorale, mais ce n’est pas le temps d’un aller-retour à Yaoundé qui pourrait lui coûter des voix à la présidentielle, dont la date a été reportée. Bien au contraire, sa présence parmi ses pairs d’Afrique centrale pour discuter des préoccupations majeures de ses concitoyens aurait été un argument de campagne beaucoup plus tranchant que ses discours convenus.

A la rencontre de Niamey, le 20 janvier dernier, des représentants des pays membres de la CBLT (Commission du Bassin du Lac Tchad), le «Géant de l’Afrique» avait également brillé par son absence. Décidément Goodluck n’est pas homme à se rincer le visage lorsqu’on lui lave le dos.

Faut-il croire que par leur nationalisme à fleur de peau et leurs réticences manifestes à une intervention étrangère sur leur territoire, les autorités d’Abuja finiront par constituer le principal obstacle à la mise en marche du projet de création d’une force panafricaine contre Boko Haram?

Mais passons sur ces étranges attitudes du gouvernement nigérian pour nous féliciter de l’ouverture de différents fronts pour faire pièce à cette secte islamiste dont les 13 000 victimes en 5 ans font une organisation autrement plus criminelle qu’AQMI.

Toutefois, une chose est de déclarer la guerre et une autre est de passer à l’offensive. Et en la matière, on ne peut pas dire que nos dirigeants sont des parangons du respect des engagements collectifs. Quand ils n’oublient pas les résolutions signées à grand renfort médiatique, ils se hâtent lentement vers la concrétisation des engagements pris. Une réalité bien africaine à laquelle ne sont pas étrangers les égoïsmes nationaux et les querelles de leadership comme celle qui oppose le Nigeria au Cameroun, dont les relations sont minées par l’affaire de la péninsule de Bakassi.

Confrontés au même ennemi qui menace leur stabilité, les pays du front sauront-ils transcender leurs divergences afin de parvenir à cette nécessaire mutualisation des moyens de lutte?

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