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SOBUJ KHALIFA: Permis de séjour au sans-papier bengladais qui a sauvé une touriste israélienne dans le Tibre

Sobuj Khalifa, 33 ans, arrivé du Bangladesh en Italie, en 2008, sans un permis de séjour en poche, s’était jusqu’alors « arrangé », faisant le parking abusif, vendant  des parapluies les jours de pluie ou des fleurs aux couples dans le centre-ville de Rome. Son toit? Un pont! Et entre-temps, il envoyait à sa famille au pays les maigres euros qu’il réussissait à épargner.

 

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Face à l’Île Tibérine, Sobuj Khalifa vit une femme se jeter dans le Tibre. Sans hésitation, il plongea, l’a rejoignit et la ramena à la nage sur la rive.  Elle, une touriste israélienne de 55 ans, fut portée à l’hôpital tandis que lui, trempé jusqu’aux os, s’était retrouvé à la police, où fut découverte sa situation de sans-papier.

Mais un héros, ça ne se rapatrie pas! Ainsi donc, la « Questura » décida de récompenser le courage de Sobuj Khalifa par un permis de séjour pour motif humanitaire.

Le maire de Rome de l’époque, Ignazio Marino, l’a appelé: «Je l’ai remercié pour son beau geste héroïque et humain. Je suis vraiment heureux que son action a été « récompensée » avec le permis de séjour». 

«J’ai appris à nager dans mon pays. Il y a la mer, mais aussi de nombreuses inondations tout le long de l’année. Ou tu nages ou tu crèves: le courant est fort, plus que dans le Tibre», a déclaré Sobuj Khalifa.

Et quand on a lui fit remarquer que lui, un musulman, a sauvé une femme juive, il avait calmement répondu: «Je l’aurais fait pour n’importe qui».

Il y en a qui auraient voulu pour lui une reconnaissance plus grande. 

«Nous allons demander au Maire et à la Junte municipale l’attribution de la citoyenneté honorifique à cet homme courageux», avait annoncé Gianluca Peciola, leader du parti SEL (Gauche, Ecologie et Liberté) au Campidoglio (Hôtel de Ville de Rome).

Ce sera peut-être un peu matérialiste mais on peut pas s’empêcher de penser une chose. Oui, la citoyenneté honorifique, les médailles, les plaques, tout ça c’est bien beau mais, sans doute, ce dont aurait eu le plus besoin cet « homme courageux », après toute cette clameur, c’est de ne pas se retrouver (espérons que non) encore à devoir retourner à continuer dormir sous… son pont!

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