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SENEGAL: Nouveau gouvernement – Aminata Touré fera-t-elle mieux?

Le Sénégal au féminin!

C’est une sorte de printemps de dissolutions des gouvernements en Afrique. Après Salva Kiir le Sud-soudanais, Boni Yayi le Béninois, Mahamadou Issoufou le Nigérien, le Sénégalais Macky Sall a aussi remercié son gouvernement. Raison officielle invoquée : les résultats de son premier gouvernement ne sont pas satisfaisants.

altCela est vrai. Les réformes annoncées n’avancent pas assez vite aux yeux des populations mécontentes. Le gouvernement sortant n’a pas trouvé le remède miracle pour rendre accessibles à la bourse du Sénégalais moyen, les prix des denrées de première nécessité.

Il n’a pas non plus réussi à faire baisser notablement la courbe du chômage des jeunes. Dans un tel contexte, il y avait lieu, pour le président Sall qui a promis de relever ces défis, de rectifier quelque peu le tir.

Cette dissolution de l’ancien gouvernement dont les résultats sont en deçà des attentes populaires et le resserrement de l’effectif des membres du nouveau gouvernement dans l’optique de réaliser des économies, sont le signe que le président Sall est à l’écoute et au service de son peuple. Sous d’autres cieux, on aurait gardé intact ce gouvernement improductif, malgré tout.

Le passé de l’ancien chef du gouvernement sénégalais mettait certainement, de plus en plus mal à l’aise Macky Sall.

Mais, d’autres raisons non avouées ont probablement conduit le président Sall à dissoudre son gouvernement. D’abord, on peut penser que le passé de l’ancien Premier ministre devenait quelque peu trop gênant pour le président.

En effet, le désormais ancien Premier ministre de Macky Sall, Abdoul Mbaye, a, de par le passé, été le banquier de l’ancien dictateur tchadien, Hissène Habré, aujourd’hui sous le coup de poursuites judiciaires au Sénégal. Le passé de l’ancien chef du gouvernement sénégalais mettait certainement, de plus en plus mal à l’aise Macky Sall.

A cela s’ajoute, sans doute, la grogne au sein de l’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall. En effet, depuis un certain temps, des voix s’élèvaient au sein du parti présidentiel pour protester contre le fait que bien des postes leur échappaient.

Le président Sall ne pouvait pas continuer d’ignorer royalement ces plaintes, au risque de compromettre son propre avenir politique. La prise en compte de cet élément a motivé sa décision de confier les rênes du gouvernement à une militante du parti.

Le nouveau Premier ministre, Aminata Touré, est en effet membre du directoire de l’APR. Mais au-delà de son appartenance au parti présidentiel, elle aura fait ses preuves dans le gouvernement sortant en qualité de ministre de la Justice. Elle s’est particulièrement illustrée dans la gestion du dossier Hissène Habré et dans la traque aux biens mal acquis.

Le dossier Habré qui a quelque peu végété sous le régime Wade, a connu des avancées considérables sous son impulsion. Quant aux enquêtes sur l’enrichissement illicite, elles ont permis à l’Etat sénégalais de récupérer, à ce jour, environ 30 milliards de F CFA.

C’est dire combien cette dame inspire respect pour son action contre la corruption et pour la transparence. Ses résultats probants ne sont certainement pas étrangers à cette promotion.

En tous les cas, elle a maintenant le devoir de bien empoigner le gouvernail et de pousser le bateau Sénégal plus loin, sur le chemin de l’espérance et du développement

Deuxième femme à accéder à ce poste au pays de la Téranga après Mame Madior Boye entre 2001 et 2002, Aminata Touré se doit de réussir.

Dans un continent où la femme est rarement au premier plan de la scène politique, elle devra travailler à s’imposer à sa nouvelle équipe et à répondre aux attentes sociales avec plus de succès que son prédécesseur. Théoriquement, elle a le profil de l’emploi.

Diplômée en gestion et en économie internationale, elle a fait valoir ses compétences au Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP) dont elle a eu, entre autres, à diriger le Département des droits humains. Son passage convaincant à la tête du ministère de la Justice confirme, si besoin en était encore, ses qualités au travail.

Fera-t-elle mieux que son prédécesseur ? Il faut l’espérer. En tous les cas, elle a maintenant le devoir de bien empoigner le gouvernail et de pousser le bateau Sénégal plus loin, sur le chemin de l’espérance et du développement.

A elle de se montrer à la hauteur de ses nouvelles missions et de prouver, ce faisant, que le président Sall ne s’est pas trompé en lui confiant cette noble et lourde responsabilité.

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