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SENEGAL: Le cas Bourgi divise les acteurs du procès Karim Wade

Crainte qu’au lieu d’aller à la barre, Bourgi ne se… barre?

Le procès de Karim Wade se poursuit devant la CREI, la Cour de répression de l’enrichissement illicite à Dakar. Au centre de ce procès, le cas Bibo Bourgi, l’un des co-accusés.

Le procès de Karim Wade se poursuit devant la CREI, la Cour de répression de l’enrichissement illicite à Dakar. Au centre de ce procès, le cas Bibo Bourgi, l’un des co-accusés. Il est interné dans une clinique dakaroise, où il se fait soigner. La Cour a refusé mardi 2 septembre de renvoyer le procès pour le laisser aller se faire soigner en France, comme le demandaient ses avocats.

Maître Corinne Dreyfus-Schmidt, un des défenseurs de Bibo Bourgi, ne comprend toujours pas cette décision : « Toutes les affaires correctionnelles peuvent être renvoyées, c’est prévu par les dispositions du Code de procédure pénale. Et là on est inquiet parce qu’on a une raison de renvoi, une raison plus que valable : l’état de santé d’un homme très diminué, très malade, qui a une infection urinaire, qui a des graves pathologies cardiaques, une infection nosocomiale attrapée dans les hôpitaux sénégalais parce que depuis deux ans on lui refuse de se soigner en France. Et avec toutes ces raisons-là, on nous refuse un renvoi de quelques semaines pour que cet homme puisse aller se soigner ».

Une situation que dénonce Maître Corinne Dreyfus-Schmidt particulièrement choquée par la comparution de son client: «J’ai été choquée qu’on amène cet homme, qu’on lui demande de comparaître avec ses perfusions, sur une chaise roulante et que tout ça ne justifie pas un peu d’humanité et de dignité. Qu’on continue à lui poser des questions comme si c’était un malade imaginaire, alors que les médecins, désignés par la Cour ont conclu que son pronostic vital était engagé et qu’il était urgent qu’il aille se faire soigner en France et qu’il ne devait pas comparaître devant cette Cour».

Peur de la fuite

Du côté de l’Etat sénégalais, on n’est pas du même avis. Au contraire, on estime que la Cour a pris la bonne décision.

« Le juge a dit que depuis une année il n’a eu aucune complication cardiaque, explique maître El hadj Diouf, l’un des avocats de l’Etat. Il n’est pas diabétique. Tout ce qui a été dit est faux, c’est du cinéma ! Il n’a qu’une simple infection urinaire qu’on peut soigner à Dakar ».

Et ce que redoutent avant tout les avocats de l’Etat sénégalais, c’est une fuite de l’accusé : « On ne peut pas laisser quand même Bourgi partir, pour une simple infection urinaire. Il ne peut pas échapper à la justice. Il doit répondre alors que son frère a pris la fuite. Tous les deux, ils occupent une place centrale dans ce dossier. Leur absence risque de plomber le dossier et de porter un coup dur à la manifestation de la vérité ».

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