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SENEGAL: Décès de Serigne Mouhamadou Mansour Sy, Khalife général de la tidjanya sénégalaise

Paix à son âme!

La branche sénégalaise de la tidjanya, en deuil, devra trouver un nouveau guide après le décès de son Khalife général, Serigne Mouhamadou Mansour Sy, rappelé à Dieu samedi dans un hôpital parisien à l’âge de 87 ans.

altLa Tidjanya est fondée par Cheik Muhmmad Ibn Mukhtar Al Tidjani vers la fin du 18ème siècle. Ce Cheikh reçut une formation coranique très poussée, en lus des études des textes fondamentaux du droit musulman.

Outre les 5 piliers de l’islam, l’appartenance à la Tidianiya repose sur trois conditions à respecter scrupuleusement:

■ le lazim, récité individuellement après chaque prière du matin et celle de l’après-midi;

■ le wazifa, récité collectivement après la prière du crépuscule; 

■ et la hadra récité en groupe après le crépuscule de chaque vendredi.

Lors des récitations du zikr, un pagne blanc est étalé sur une natte et c’est autour de ce pagne que les disciples tidianes s’adonnent à leurs rituels, rapporte Fatou Gassama dans sa thèse de Doctorat: « L’immigration sénégalaise en France de 1914 à 1993, étude de l’implantation et du rôle des confréries musulmanes sénégalaises » (Lille 3).

Les acteurs principaux de cette voie spirituelle sont Cheikh Maouloud Val, un érudit maure et Abd Al Karim, un savant peul du Fouta Djalon. Ils initièrent El Hadji Oumar Tall au Soufisme vers 1820. Plus tard, entre 1828 et 1830, le marabout sénégalais alla s’initier directement auprès de Mouhamad Al Ghali, un disciple direct fondateur de la Tariqa qui le nomma représentant de l’ordre tidiane pour toute l’Afrique de l’ouest.

Dés son retour des Lieux saints de l’islam, El Hadji Oumar Tall se lança dans une vaste entreprise de prosélytisme religieux et confrérique dans le but de rassembler sous sa bannière tous les musulmans ouest-africains. Il l’imposera parfois par la guerre sainte.

Après El Hadji Oumar Tall, disparu en 1864 à Diéguembéré (Mali), plusieurs familles représentèrent la Tariqa, soit par une présence discrète, soit de façon visible. Ainsi, de sa descendance à travers Seydou Nourou Tall et sa famille dans le Fouta Toro et à Dakar.

On peut citer aussi Cheikh Ahmed Dème et sa famille à Sokone, la famille Malick Sall à Louga, la famille Tall à Kolda, la famille de Thierno Mansour Barro à Mbour, la famille Amadou Tafsir Ndiéguène de Thiès, la famille Ba de Madina Gounass, etc.

Deux grandes familles émergèrent aussi : la famille Niasse de Kaolack et celle des Sy de Tivaouane dont l’ancêtre, El Hadji Malick Sy, apporta une contribution décisive à la vulgarisation de la tariqa. Héritier de la chaîne omarienne et mauritannienne, il fit de nombreux déplacements à travers le Sénégal et finit par s’installer à Tivaouane, devenue une véritable université populaire.

Lorsqu’El Hadji Malick Sy mourut le 27 juin 1922, son second fils Khalifa Babacar Sy (1885-1957) lui succéda, l’aîné, Ahmadou Sy (1883-1916) étant mort pendant la seconde guerre mondiale à Salonique (Grèce). Le troisième fils, Mansour Sy (1902-19567) décéda trois jours plus tard après son demi-frère Sérigne Babacar.

Cette disparition ouvre alors les portes du Khalifat à son 4e fils, El Hadji Abdoul Aziz Sy « Dabbakh » (1904-1997) pour une période de 40 ans (1957-1997). Il a été remplacé par Serigne Mansour Sy « Borom Dara ji », décédé samedi à Paris (France).

La Tidianiya est aussi fortement représentée par la famille Abdoulaye Niasse de Kaolack (1840-1922). Cette branche de la tidjaniya reçut une aura internationale grâce au marabout El Hadji Cheikh Ibrahima Niasse. Ce dernier prôna une voie moderniste en encourageant une meilleure éducation des femmes, la création d’écoles et la généralisation de l’instruction qu’elle soit scientifique ou initiatique. Ce qui concourut au succès de la branche.

Parmi les familles tidianes, il y a également celle des Ba de Mécdina Gounass, ville fondée par Thierno Mamadou Seydou, originaire du Fouta. C’est une branche de la Tidianiya basée sur un islam rigoriste.

D’ailleurs toute la vie quotidienne à Médina Gounaass est fondée sur l’observance stricte des règles de l’islam avec une séparation stricte entre hommes et femmes dans presque toutes les activités de ce village.

Seuls les hommes sont admis au Daka, le grand rassemblement dans la brousse au cours duquel les fidèles s’adonnent au zikr, à la récitation du Coran, à une meilleure connaissance de Dieu.

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