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RWANDA: An 19 – Sur la piste des responsables du génocide des Tutsis

Génocide lucide… à élucider? 

A l’occasion du 19ème anniversaire de la commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, on se questionne toujours sur les responsables de ce tragique événement. Officiellement, le déclenchement du génocide entre Hutus et Tutsis démarre avec la mort du président Juvénal Habyarimana.

altDepuis quelques années cette version est de plus en plus démentie. Richard Mugenzi, ancien espion, dans un témoignage parle et surtout apporte de nouveaux points à la thèse de l’implication de la France dans le génocide.

En gros, cet ancien militaire formé par les forces françaises de l’Opération Noroît (envoyée par la France pour former l’armée du régime du président Habyarimana), aurait participé à la manipulation et à la désinformation visant à faire croire que l’attentat contre Juvénal Habyarimana, signal de déclenchement du génocide, avait été commis par le FPR. C’est un témoignage qui tend à apporter du crédit à la version qui veut que le génocide ait été minutieusement préparé au cours des années précédant son exécution.

Thèse crédible ou pas, d’autres témoignages font état de livraison de munitions aux tueurs, de la mise à l’abri de la justice des génocidaires. Sur ce plan, il y a un parallèle entre le Rwanda et la France. Dans les deux pays, 19 ans après, la traduction en justice de différents responsables du génocide tarde à se concrétiser.

Le long travail de la justice En France, un cas donne espoir aux familles des victimes. Celui de Pascal Simbikangwa. C’est ancien militaire ruandais aujourd’hui quinquagénaire qui va être jugé pour «complicité de génocide» et «complicité de crimes contre l’humanité». Pascal Simbikangwa sera ainsi le premier Ruandais poursuivi en France pour son rôle présumé dans le génocide de 1994. Après le Parquet, les juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris (TGI) ont décidé de le renvoyer devant la cour d’assises. Le chemin fut pourtant long et c’est un futur procès qui doit beaucoup à un concours de circonstances.

 

A la suite d’une sombre affaire de faux papiers, Pascal Simbikangwa est arrêté à Mayotte en 2008, les autorités françaises en ont profité pour le transférer dans une prison en Hexagone, pour ensuite le mettre en examen. Ne faisant pas de ce cas, une généralité, de nombreux présumés génocidaires se cachent en France depuis le milieu des années 90. La journaliste Maria Malagardis est l’auteur d’un livre enquête intitulé «Sur la piste des tueurs rwandais».

Dans une interview dans Elle, un magazine français, Maria Malagardis pense qu’il s’agit de «la plupart des notables de l’ancien régime du Président Habyarimana, des haut-fonctionnaires, d’ex-politiques ou militaires, qui gravitaient dans l’entourage familial de la famille de l’ex-président. On trouve aussi parmi les mis en cause des religieux, comme le Père Wenceslas Munyeshyaka qui vit à Gisors (Haute-Normandie, ndlr) ou des médecins comme Sosthène Munyemana qui est installé dans le sud ouest (Bordeaux, ndlr). Certains ont même obtenu la nationalité française, malgré un CV accablant».

Pour éviter que des responsables d’un des plus grands génocides du XXème siècle continuent de se fondre dans la société et ainsi d’échapper à la justice des hommes, Alain et Dafroza Gauthier se battent aux côtés d’autres épris de justice. Alain est Français, sa femme Dafroza est née au Rwanda, dans une famille tutsie. En y perdant une partie de sa famille, le génocide a changé la vie de Dafroza Gauthier et par ricochet celle de son époux.

Comme avec Pascal Simbikangwa, dont ils avaient retrouvé la trace en 2006, le couple se met sur la piste des présumés criminels dès qu’ils prennent conscience de suspicions. A l’aide de témoignages de victimes et de recherches de papiers administratifs, ils constituent des dossiers solides en voyageant entre la France et le Rwanda. C’est un travail qui donne ses premiers résultats et est complémentaire de celui de la justice française. En effet, à la veille de la date symbolique du début du génocide, ce travail de concert est parvenu l’arrestation de Tito Barahira, soupçonné de génocide au Rwanda. Jeudi 4 avril, il a été mis en examen pour génocide.

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