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RECYCLAGE: La musique qui désarme!

Quand les armes se transforment en instruments de musique.

Que faire quand on n’a rien pour jouer? Quand tout a été dévasté à cause de la guerre qui sévit dans le pays ? Durant la guerre civile en Angola, les enfants transformaient les douilles et les munitions en jouets et instruments de musique.

 

Au cours d’un atelier, le musicien et fabricant d’instruments de musique Victor Gama a présenté ces instruments à des enfants de 10 ans d’une école primaire néerlandaise.

« Vous est-il déjà arrivé de voir cet instrument? C’est un ‘kissange’, appelé également piano à doigts« , poursuit-il en se mettant à jouer de cet instrument aux lattes en fer et à la caisse de résonance en bois. Aussitôt, la salle s’emplit des douces sonorités enchanteresses de l’instrument. Les élèves écoutent attentivement. « C’est vraiment cool« , dit un petit garçon en chuchotant.

Lorsque Gama s’arrête, la salle croule sous les applaudissements. « Comment est-ce qu’on fabrique ces instruments? Vous les fabriquez tout seul?« 

Victor Gama et son piano à doigts suscitent de nombreuses questions. Le musicien a quelque chose d’un magicien : derrière lui se trouvent plusieurs grandes boîtes, d’où il sort, durant l’atelier, toutes sortes d’instruments de musique particuliers.

Tandis que les instruments font le tour de la classe, Gama parle de la guerre dans son pays.

« On entend tous les jours parler d’une guerre quelque part. Qui sont les personnes les plus vulnérables dans une guerre? Exactement: les enfants. Très bien, deux points!« 

Gama prend une autre boîte: « Dans cette boîte, il y a un instrument qui a été fabriqué par des enfants comme vous, des enfants en Angola. Qui sait où se trouve l’Angola?« 

Une vieille boîte de munitions, trois branches et du fil. Tout cela trouvé sur les champs de bataille près des villages de la région de Rio Cubango, en Angola, et assemblés par des enfants. La boîte de munitions sert de caisse de résonance et entre les branches des cordes ont été tendues avec du fil. Victor Gama explique que le sol est souvent jonché de beaucoup de choses après une guerre, de douilles par exemple. « Comme chez nous le lendemain de la Saint-Sylvestre. Il y a plein de choses par terre« , dit l’institutrice à titre d’exemple.

« La musique est quelque chose de très important en Angola. La plupart des enfants ont un instrument de musique qu »ils ont fabriqué eux-mêmes« , poursuit Victor Gama.

A la fin de l’atelier, les enfants ont le droit de jouer des instruments de musique et ils s’en donnent à coeur joie. Le point culminant de l’atelier?

« Les instruments. Je trouve ça bizarre, qu’à partir de balles et de douilles, ils arrivent à faire quelque chose de joli« , répond Isah.

Jamila est également étonnée de tant de créativité. « Je trouve ça extraordinaire, je ne pense pas que j’inventerais ça moi-même. Sauf, peut-être, si j’habitais là moi-même. Parce qu’on n’a presque rien« , dit-elle.

« J’espère que vous allez continuer de faire de la musique chez vous aussi« , a dit, à la fin de son atelier, Victor Gama, lui-même aux Pays-Bas, pour un concert intitulé « Rio Cubango », dans une grande salle de concerts d’Amsterdam.

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