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PRÉSIDENTIELLE TUNISIENNE: Essesbi et Marzouki au ballottage – Deux candidats, deux philosophies politiques

Ballottage électrisant! 

Résultats officiels de l’ISIE (Instance Indépendante Supérieure des Elections) relatifs au premier tour de la présidentielle: Béji Caïd Essebsi, candidat de Nida Tounès, dépasse son dauphin, le président sortant Moncef Marzouki, de quelque 188 mille voix, soit 6,03% des voix.

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Selon les résultats officiels de l’ISIE (Instance Indépendante Supérieure des Elections), le chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle avec 39,46% des suffrages, devant le président sortant Moncef Marzouki (33,43%). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois de plus, le peuple tunisien a fait preuve de maturité politique pour avoir relevé le défi, en termes de sécurité et de taux de participation. La gestion de l’après-révolution en Tunisie, bien qu’ayant cheminé avec ses tares, ses manquements et autres écueils, a tant bien que mal pu travailler à mettre en place des institutions républicaines fortes. Et c’est tout à l’honneur de la Tunisie.

La dernière étape du processus de remise sur les rails de la République , si on peut le dire ainsi, sera la tenue du second tour de la présidentielle, prévu pour le 28 décembre prochain. Un second tour qui, au regard de l’envergure des deux challengers et de leur poids politique, s’annonce pour le moins épique, avec certainement des surprises à la clé. En effet, avec Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki en lice pour l’occupation du palais de Carthage, c’est un duel électrique qui s’annonce. C’est également en perspective le combat de l’islamisme contre la laïcité et enfin la promesse d’un Etat fort contre l’engagement à défendre la révolution. En somme, deux hommes, deux philosophies politiques différentes.

Le fondateur de Nidaa Tounès incarne les valeurs du Bourguibisme. Pour Béji Caïd Essebsi, les priorités sont la stabilité et la restauration de l’autorité de l’Etat. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère pour fustiger les islamistes. Et dans sa quête de la magistrature suprême, il peut compter sur la formation du Front populaire de Hamma Hammami, arrivée en 3ème position à l’issue du premier tour. La victoire appartiendra à celui qui aura la sympathie des islamistes et ou du parti de Hamma Hammami. En tout cas, si l’on s’en tient à sa récente sortie, où il dénonce les compromissions du président sortant, Marzouki, avec les islamistes du parti Ennahda, on peut s’attendre à ce qu’il prête main forte à Essebsi.

Même si les Islamistes n’ont pas eu à donner de consignes de vote à leurs militants, tout laisse croire que ces derniers porteront leur choix sur le président sortant. Ce dernier qui a basé sa campagne sur le rejet total du système Ben Ali, a donc pu s’attirer la sympathie des islamistes qui estiment avoir souffert des décennies de répressions sous le régime de Ben Ali.

En attendant de voir le Front populaire se prononcer en faveur de tel ou tel candidat, on peut être sûr d’une chose: la Tunisie aura fait des avancées sur le long chemin de la démocratie et de la conscientisation politique.

Entre Béji Caïd Essebsi qui reçoit le soutien de Hamma Hammami et Moncef Marzouki, appuyé potentiellement par les Islamistes, qui aura la confiance des Tunisiens pour présider aux destinées de la Nation ?

Il est certain que Hechmi Hamedi et Slim Riahiqui, en faiseurs de roi, auront leur mot à dire, eux qui ont tous deux obtenu le même score, soit 5,75% des voix.Ces deux forces combinées constituent sans aucun doute, un poids sérieux qui aidera à départager les challengers au second tour à venir.

Quoi qu’on dise, au regard des 6 points d’écart entre les deux gros candidats, la victoire appartiendra à celui qui aura la sympathie des islamistes et ou du parti de Hamma Hammami, à cette étape cruciale de la présidentielle tunisienne.

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