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OUGANDA: Stephen Kiprotich, le héros ougandais de marathon olympique, se repose dans son village natal

Du village olympique au… village natal!

Il n’a pas participé au marathon de Berlin. Il n’ira pas au marathon d’Amsterdam, ce dimanche. Il ne brillera pas non plus à New York, le 4 novembre. Alors que les meilleurs coureurs de marathon du monde se disputent les victoires en Europe et aux Etats-Unis, l’enfant prodige de l’Ouganda Stephen Kiprotich se repose dans son village natal, sur le Mont Elgon.

altLe 12 août dernier, Stephen Kiprotich, 23 ans, remporte le marathon olympique de Londres. C’est la médaille d’or que l’Ouganda attend depuis 40 ans. Kiprotich devient un héro national, il reçoit 100.000 dollars du président et de sociétés ougandaises. Mais aujourd’hui, deux mois après sa victoire inattendue, ses fans se demandent certainement pourquoi il ne participe pas aux grands marathons de Berlin, d’Amsterdam et de New York.

« Je vais très bien« , me répond Kiprotich au téléphone. « Demain, je vais voyager vers mon village natal en transport public. Peut-être que nous pouvons voyager ensemble? » Je suis stupéfait par le fait que Stephen, qui est devenu un homme riche après sa victoire, continue d’utiliser les transports publics inconfortables pour voyager. Nous décidons de faire ensemble, dans ma vieille Toyota, le voyage de 300 kilomètres de la capitale Kampala jusqu’à Kapchorwa.

Le lendemain matin, à sept heures, j’arrive à Luzira, le plus grand complexe pénitencier de l’Ouganda, où Kiprotich travaille comme garde depuis sept ans. « Mais beaucoup de choses ont changé. Après avoir gagné le marathon, on m’a promu de sept échelons« , dit un Stephen souriant, pendant que nous partageons un petit-déjeuner : du thé et du pain avec de la margarine.

Stephen a aussi pu remplacer sa vieille demeure de gardien par une belle maison au milieu du complexe Luzira, surnommée « la maison colorée » par les autres gardiens. C’est un des quelques bâtiments de Luzira hébergeant quelques 30.000 prisonniers, qui n’a pas l’air délabré.

Puis nous commençons notre voyage. C’est après un long périple que nous atteignons la ville de Kapchorwa, où nous empruntons un sentier pour arriver à la maison de Stephen. « Là je sens que j’arrive chez moi« , dit l’athlète pendant que nous grimpons la pente du Mont Elgon. C’est peut-être son entrainement à haute altitude qui a permis à Stephen d’améliorer sa vitesse et son endurance.

Assis au pied de la plantation de bananes (matoke) de Stephen, je peux enfin lui demander ce que je veux vraiment savoir : pourquoi est-il ici, à profiter de la vie de famille, alors qu’il pourrait gagner des dizaines de milliers de dollars en participants à des marathons internationaux ?

Il rit. « Bien sûr, tout le monde veut savoir ça« , me répond-il. « C’est simple : je ne suis pas prêt. Ça ne fait que deux mois que j’ai gagné le marathon de Londres. Se remettre d’un marathon prend du temps, vous savez. J’étais tellement occupé après Londres que je n’ai pas eu assez de temps pour m’entraîner« .

Il a l’air content sur sa montagne, où il vit avec sa femme et ses deux enfants. « Je pourrait participer maintenant et être un simple participant. Mais ce n’est pas ce que je veux. Mais ne vous inquiétez pas, bientôt je vais décider avec mon manager du prochain marathon auquel je participerai, début 2013« .

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