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NIGERIA: Une petite fille utilisée comme bombe au pays par Boko Haram

Mais…?

Au moins 19 personnes ont péri samedi 10 janvier, lorsqu’une bombe fixée sur une fillette d’une dizaine d’années a explosé dans un marché de Maiduguri, grande ville du Nord-Est du Nigeria, à l’heure où le marché grouillait de monde.

altAu moins 19 personnes ont péri samedi 10 janvier, lorsqu’une bombe fixée sur une fillette d’une dizaine d’années a explosé dans un marché de Maiduguri, grande ville du Nord-Est du Nigeria, à l’heure où le marché grouillait de monde. Cet attentat porte la sinistre marque de fabrique de Boko Haram. Fin 2014, ce même marché avait déjà essuyé deux attaques meurtrières commises par des femmes portant des explosifs. Fin novembre, on avait recensé 45 morts, puis 10, le 1er décembre. Depuis 6 ans que dure son combat pour imposer un Etat islamique rigoriste au Nigeria, le groupe islamiste Boko Haram a multiplié le recours à des femmes et des jeunes filles pour commettre des attentats. Selon certains analystes, Boko Haram procède ainsi, parce que ces femmes ou jeunes filles ont beaucoup plus de facilité à passer les contrôles de police.

Face à la chevauchée diabolique de Boko Haram qui a atteint le summum de la bêtise humaine, à travers l’utilisation d’une petite fille de 10 ans pour porter une bombe, le président nigérian, qui devait prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre à la menace Boko Haram, semble avoir baissé les bras. En effet, Goodluck Jonathan a, depuis longtemps, abdiqué face à un phénomène qui s’amplifie d’année en année. Ainsi donc, il vient de donner la preuve, à travers cet autre attentat, qu’il ne se préoccupe guère du sort de sa population.

En menant ce genre d’attaque dans un marché qui regroupe aussi bien des musulmans que des chrétiens, la secte islamiste a montré à quel point elle manque de cohérence. Et puis, en quoi ce marché peut-il être une émanation du «Satan occidental»? C’est le lieu d’interpeller la population nigériane sur la nécessité de prendre son destin en main, en entamant une grande marche de mobilisation à l’effet de contraindre son président à rendre le tablier. D’autant que le président camerounais, Paul Biya, aura eu plus de mérite que Goodluck Jonathan. Lui dont l’armée ne cesse d’affronter la nébuleuse Boko Haram sur le terrain, vient de lancer un appel à la mobilisation de la communauté internationale pour venir à bout de la secte.

Au regard de la situation qui prévaut au Nigeria, faut-il imputer l’échec de la lutte contre Boko Haram à ce seul pays? Assurément, non. La communauté internationale dans son ensemble, devra aussi faire preuve de fermeté face à cette escalade sanglante contre la population civile du Nigeria. Si rien n’est fait, la liste des victimes risque encore de s’allonger. A l’approche de la présidentielle, il faut encore craindre des vagues d’attentats à la bombe, les combattants de Boko Haram ne montrant aucun respect pour la vie humaine.

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