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NIGERIA: Offensive de l’armée contre Boko Haram

Stop au terrorisme religieux!

L’armée nigériane a annoncé un déploiement « massif » de troupes dans le nord-est du pays, une zone en proie à une insurrection islamiste. « Les forces armées nigérianes ont commencé les opérations pour débarrasser les régions frontalières des bases terroristes. Ces opérations vont impliquer un déploiement massif d’hommes et de moyens », a annoncé l’état-major, mercredi 15 mai.

altLa veille, le président nigérian, Goodluck Jonathan, avait déclaré l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa, frappés par les attaques du groupe islamiste Boko Haram. Il avait promis des « mesures extraordinaires » en réponse à une série d’attaques menées par Boko Haram. « Certaines parties du nord de l’Etat de Borno sont déjà contrôlées par des groupes qui ont prêté allégeance à différentes bannières et idéologies« , a-t-il ajouté.

Dans une vidéo, le chef présumé de Boko Haram avait revendiqué deux attaques particulièrement meurtrières: celle de Baga, le 16 avril, suivie d’une violente répression par l’armée ayant fait au total 187 morts, et celle de Bama menée le 7 mai, qui s’était soldée par au moins 55 morts.

Goodluck Jonathan, au pouvoir depuis 3 ans, avait déjà déclaré l’état d’urgence en janvier 2012 à la suite d’une vague de violences similaire, mais le décret s’appliquait alors seulement à certaines zones dans 4 Etats. Pour l’instant, les conséquences concrètes de l’état d’urgence n’ont pas été clairement présentées.

Quand l’ancien président Olusegun Obasanjo avait déclaré l’état d’urgence par deux fois, en 2004 et 2006, il avait révoqué des gouverneurs d’Etat démocratiquement élus et les avait remplacés par d’anciens officiers militaires, nommés administrateurs pour gérer les Etats. M. Jonathan s’est engagé à ne pas user d’une telle méthode.

Depuis 2009, Boko Haram mène une insurrection sanglante dans le nord du Nigeria. Pays le plus peuplé d’Afrique, avec plus de 160 millions d’habitants, et 1er producteur de pétrole du continent, le Nigeria est divisé entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, principalement chrétien. Les attaques du groupe et leur répression violente par les forces de l’ordre nigérianes ont fait quelque 3 600 morts dans le nord et le centre du Nigeria depuis 2009. Le groupe est également soupçonné d’être derrière l’enlèvement de la famille française Moulin-Fournier dont les sept membres ont été libérés le 19 avril.

Chassés des villes du nord du Nigeria, les islamistes ont réussi à se regrouper, à se réarmer et à reprendre position dans plusieurs zones voisines du lac Tchad, aux confins du Niger, du Cameroun et du Tchad, bénéficiant du trafic d’armes en provenance de Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Les membres de cette organisation terroriste, parfois considérée comme une secte, ont également tissé des liens avec Al-Qaida.

« Nous sommes confrontés à une rébellion et une insurrection d’un groupe terroriste qui représente une très sérieuse menace pour l’intégrité territoriale« , a résumé Goodluck Jonathan, pour justifier cette décision.

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