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LIBYE: Attentats de Tripoli – Avertissement aux diplomates occidentaux?

Tri-poly…gone de tir?

Les djihadistes ont frappé au cœur de la Libye. Le 23 avril 2013, aux environs de 7h20 (heure locale), ils ont déversé leur rage ignominieuse sur la représentation diplomatique de la France à Tripoli.

altLe bilan est alarmant, deux gardes français affectés à la sécurité du bâtiment et une fillette se trouvant à proximité ont été blessés, les murs et tout le bas de la chancellerie effondrés. Il ne faut pas rougir totalement, car l’action emmanchée par les islamistes n’a pas abouti à une fin funeste. A l’origine de cette scène pour le moins horrible, des voitures en flammes et des ruines de bâtiments, une attaque à la voiture piégée. Si c’est la première fois que la capitale de la Libye postrévolutionnaire est gagnée par les attaques terroristes, il faut noter que l’intérieur du pays avait déjà été endeuillé par des frappes pas forcement du genre.

En septembre dernier, l’ambassadeur des Etats-Unis, Christopher Stevens et trois de ses collaborateurs avaient trouvé la mort au consulat de Benghazi. Ce nouvel épisode qui illustre la résurgence de la violence est symptomatique de l’impuissance des autorités politiques et militaires à rétablir l’ordre et la sécurité ou du moins de leur complicité tacite. Il n’est un secret pour personne que l’appareil de l’Etat est infesté par une foultitude de cadres qui, bien qu’ayant troqué leurs boubous avec des costumes cravates, continuent de boire à la source de l’idéologie salafiste. Ce qui est affligeant, c’est qu’ils ne sont pas des moindres.

Pourraient être de ceux-là, le chef du conseil militaire de Tripoli, Abdelhakim Belhaj, ancien patron du Groupe islamique pour le combat en Libye (GICL) qui, après avoir vécu au Pakistan, en Turquie, au Soudan et en Irak, est soupçonné d’avoir pris part à l’attentat du 11 mars 2004 à Madrid. Avec lui, son ex-adjoint, Mahdi al-Harati qui, après une aventure guerrière en Syrie, serait rentré récemment en Libye, avec en tête, la fantasmagorique idée de fonder un État islamique régulé par la charia.

Il est peu probable que ces deux hiérarques de l’islamisme soient directement impliqués dans ce déchaînement de colère, mais tout laisse à croire que leurs ouailles y ont contribué. Ne serait-ce qu’en accueillant une partie des responsables des hordes islamistes qui ont fui le Mali sur la pointe des pieds devant le déluge de feu de l’armée française. Présentement, quelques centaines d’enturbannés venus du Nord-Mali seraient cantonnés dans le Sud de la Libye. Encore que les tentacules de l’islamisme sont sans frontières, on pense, à bon droit, que ce sont ces derniers qui se cachent derrière cet attentat. Ils voudraient enlever à la France le goût de compromettre, autrement dit, la faire regretter son engagement dans le septentrion malien. Cette hypothèse est plausible, en ce sens que l’évènement a eu lieu le lendemain seulement du vote de la prolongation de l’opération Serval.

La menace de s’en prendre aux intérêts occidentaux et français avait été proférée quelques jours auparavant. Elle est aujourd’hui plus imminente et permanente. Les Etats sub-sahariens qui ont déployé des troupes dans le cadre de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali) sont avertis. Il urge qu’ils prennent la mesure de la situation. La logique de la raison commande que les pays côtiers et sahéliens ouest-africains demeurent sur le qui-vive et renforcent efficacement leurs dispositifs de sécurité. Il n’est pas oiseux de déclarer qu’il y a eu un relâchement, ces derniers jours.

Quant aux autorités libyennes, elles devraient jouer leur partition avant que d’autres représentations diplomatiques ou édifices dûment fréquentés par les occidentaux ne tombent sous la furie des fous de Dieu. Elles ont là, entre les mains, une occasion en or pour régler la question des brigades d’obédience islamiste qui plastronnent dans la capitale du pays. Le temps presse et il joue contre elles-mêmes. Si elles ne prennent pas garde, sous leurs barbes abusées, risque de se développer une hydre androïde implacable qui finira par les harponner.

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