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ITALIE – Travail au noir: 400.000 victimes, des journées entières à bosser dans les champs à 2,5 euros l’heure

Le « caporalato » (contre-maitres agricoles illégaux) est un énorme fléau en Italie. Cela fait des années que sévit l’exploitation de la main d’oeuvre immigrée. 

 

Et si, dans le Sud, ce système de recrutement illégal et d’exploitation détient le monopole de l’offre et de la demande de main-d’œuvre, il est en train de croître également dans le Centre et dans le Nord. Les chiffres sont impressionnants:

♦ 400 000 travailleurs impliqués (80% d’étrangers) et au moins 100 000 personnes souffrent également de problèmes de logement et d’environnement; 

(sur les 80 districts agricoles concernés), ont été relevées des conditions de travail présentant des criticités de: 

− indécence (dans 33 districts);

− exploitations extrêmes (dans 22 districts); 

− intermédiation illicite de main d’œuvre (dans les reste des autres districts).

Le salaire journalier sous les « caporali » (contre-maîtres illégaux) est en moyenne de 25/30 euros, soit 50% de moins que celui prévu par le contrat national, pour 12 heures de travail. Une rémunération de laquelle il faut ensuite soustraire les sous donnés aux « caporali » pour le transport vers le lieu de travail (5 euros), l’achat d’eau et de nourriture, le loyer du logement et l’achat de médicaments.

L’État perd 600 millions d’euros de cotisations sociales non encaissées. Les travailleurs perdent aussi la santé, la vie, comme dénoncent les chiffres:

♦ des dizaines de victimes (16 africains durant le premier week-end d’août);

♦ 72% des travailleurs souffrent de maladies absentes avant le début de la saison; les maladies guérissables avec un antibiotique deviennent chroniques pour absence de médecin ou d’argent pour les médicaments;

♦ 64% n’ont pas accès à l’eau courante;

♦ 62% des visiteurs saisonniers n’ont pas accès aux toilettes;

♦ (et en général, seulement) 60% des personnes employées dans le secteur agricole sont formées à la protection sanitaire et sécuritaire, tandis que dans les champs, elles sont exposées aux intempéries, au stress physique, aux accidents et à la surcharge biomécanique.

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