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ITALIE – Quand le maire Ivo Moras (Brugnera) niait la nationalité italienne à qui ne sait pas l’italien

Dans sa ville de Brugnera, 9.000 habitants dans la province de Pordenone, la loi et les rappels du Ministère de l’Intérieur ne semblaient pas parvenir. «On ne peut pas donner la nationalité italienne à ceux qui ne savent pas l’italien», avait tonné le Premier citoyen, qui a renvoyé un immigré sénégalais à qui il ne manquait que le serment, la dernière étape pour devenir italien.

 

Le Maire Ivo Moras d’expliquer: «Il n’a pas été capable de prononcer quoi que ce soit, déclarant à moi et au greffier qu’il ne savait pas lire et qu’il était analphabète».

Qui ne se prononce pas le serment, ne peut pas devenir italien. Sur ce point, il y a peu à débattre. Mais Moras était allé plus loin. Le même jour, il avait envoyé au préfet et au Procureur de Pordenone une plainte «contre qui a promu et approuvé cette nationalité» et donc contre le Ministère de l’Intérieur en personne. En effet, selon lui, «un analphabète ne peut pas devenir italien».

Voici l’argument du maire: «Le ressortissant sénégalais ne sait pas lire. Ne sachant pas lire, il ne peut même pas savoir les règles sur lesquelles il va jurer et, en général, il ne peut pas connaître les règles qui sous-tendent le système juridique italien. Ne connaissant pas la Constitution et les lois sur lesquelles il devrait prêter serment, quelle garantie a l’Etat Italien qu’il les respecte ensuite?».

Moras demanda donc au Préfet et au Procureur comment il doit se comporter. Doit-il se considérer «un simple exécuteur des décisions et des évaluations effectuées par d’autres?»

La loi lui impose «de procéder de toute façon» et «de faire semblant de n’avoir pas trouvé des carences aussi graves telles que la non connaissance de la langue italienne»?

Des questions légitimes, mais à Moras et à tous les autres maires ayant ces mêmes doutes, les réponses sont arrivés.

Un an auparavant, justement le maire de Brugnera avait refusé la nationalité à un autre immigré qui ne savait pas l’italien. L’affaire était arrivée au Parlement avec une interrogation et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Angelino Alfano, avait rappelé que la loi «ne donne pas à l’officier d’état civil ni à personne d’autre, le pouvoir d’intervenir, au moment du serment, pour contrôler l’effective connaissance de la langue italienne, ni d’exercer toute forme d’opposition à tel égard».

A l’époque, le maire Ivo Moras s’adapta et fit jurer l’aspirant italien, un immigré nigérien. Tout comme cette fois encore, dès que l’immigré qu’il a refoulé fut en mesure de dire: «Je jure d’être fidèle à la République italienne, d’en observer loyalement la Constitution et les lois»

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