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GUINEE: La production de pomme de terre se développe au Fouta Djallon

Des hommes et des pommes!

La culture de la pomme de terre est en pleine expansion en Guinée, notamment au Fouta Djallon, dans le nord du pays. La production locale couvre les besoins nationaux et ravitaille le marché sous-régional, développant une activité commerciale autour de ce produit.

altSelon l’Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG), le pays produit annuellement un peu plus de 20.000 tonnes de pomme de terre. La moitié de la production est consommée dans les grandes villes guinéennes, principalement à Conakry, la capitale, tandis que l’autre moitié est exportée vers d’autres pays d’Afrique de l’ouest.

Dans la ferme du groupement ‘Hafia’ à Timbi Madina, créé en 2007 dans la préfecture de Pita, dans le nord de la Guinée. Les 15 membres de ce groupement, dont 9 femmes, exploitent une superficie de 6 hectares loués auprès des propriétaires terriens. La région de Timbi Madina dispose d’une vaste plaine d’environ 30.000 hectares ainsi que des bas-fonds propices au développement de la culture de la pomme de terre.

Moussa Para Diallo, président de la Fédération des paysans du Fouta Djallon, affirme que la préfecture de Pita représente à elle-seule plus de 60% de la production totale, avec un rendement moyen variant de 15 à 20 tonnes par hectare.

Cependant, d’autres régions du pays, à l’ouest et au sud, tentent, avec des résultats mitigés, de suivre l’exemple du Fouta Djallon dans la culture de la pomme de terre.

Le groupement de Timbi Madina utilise la variété Nicola qui se conserve plus facilement. « Cette variété de pomme de terre a également un bon rendement, de 17 à 18 tonnes à l’hectare« , déclare Mariama Bah, présidente du groupement Hafia. En novembre et décembre 2012, le rendement de leur récolte était de 17 tonnes à l’hectare. Le kilogramme de pomme de terre est vendu entre 3.000 et 4.000 francs guinéens (entre 0,42 et 0,57 dollar) aux grossistes qui les revendent entre 5.000 et 6.000 FG (entre 0,71 et 0,85 dollar).

« La vente de la plus grande partie de cette production nous a permis de gagner près de 300 millions de FG (environ 44.000 dollars) à la fin de l’année 2012« , indique Bah, affirmant que « le succès de la pomme de terre a mis fin à l’exode rural des jeunes et a contribué à l’émancipation des femmes qui ont désormais de petits revenus grâce au commerce de ce produit« .

Alpha Oumar Barry, technicien agricole de la région, explique le travail en fonction des conditions climatiques de la région. « Ici, nous pouvons étaler la production sur une grande partie de l’année: pendant la saison sèche (février à juin) avec l’irrigation, pendant la saison des pluies (juin à octobre) et durant l’intersaison (octobre à décembre)« .

Selon la Fédération des paysans du Fouta Djallon (FPFD), qui compte 80 groupements, les producteurs acheminent chaque année environ 13.000 tonnes de pomme de terre sur la capitale.

« La moitié de la production guinéenne est exportée vers le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Gambie, la Sierra Léone, le Liberia et le Mali. Nous convoitons également les marchés ivoirien et ghanéen. Notre objectif est d’augmenter la production annuelle autour de 35.000 tonnes d’ici deux ans« , indique Diallo.

Le développement de la pomme de terre à grande échelle a commencé vers la fin des années 1980, avec des études menées pour identifier les meilleures filières d’exportation, suivies de la création du Projet de développement agricole de Timbi Madina.

« Le gouvernement guinéen avait pris en 1992 la décision de bloquer les importations de pommes de terre (des Pays-Bas et de France) pendant la période de commercialisation de la production locale, de février à juin« , souligne Soriba Soumah, de la direction préfectorale de l’agriculture de Pita.

Par ailleurs, la FPFD a déposé une marque commerciale « Belle de Guinée » auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle pour protéger la production de la pomme de terre locale.

Cependant, malgré le succès de la pomme de terre au Fouta Djallon, le président de la Fédération des paysans déplore « le mauvais état des routes et les tracasseries administratives. Le mauvais état des routes, notamment entre la Guinée et le Sénégal, augmente le coût du transport. A cela s’ajoutent les tracasseries administratives qui nous obligent à payer des taxes aux nombreux barrages routiers« .

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