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COTE D’IVOIRE: Les planteurs s’approprient le SMS-Banking

La banque outre la planque!

Disponible depuis des années en Europe, le Sms-Banking rentre de façon progressive dans les habitudes des Ivoiriens. En tout cas, cette prestation de service offerte par nombre d’établissements financiers, connaît du succès auprès des populations et fonctionnaires du milieu rural.

altC’est assis avec des amis autour du vin de palme que M. Ernest Koffi reçoit le retour du message qu’il a adressé à sa banque pour avoir des informations sur son compte courant, il y a une dizaine de minutes.

M. Koffi exploite une parcelle de 10 hectares de plantation villageoise de palmier à huile. Chaque fin de mois, la société d’huilerie qui collecte et achète la production de sa coopérative vire l’argent des planteurs sur leurs différents comptes bancaires. Il peut s’agir d’un compte à vue et/ou d’un compte d’épargne.

Comme M. Koffi Ernest, ils sont nombreux, les planteurs de la sous-préfecture d’Aboisso à solliciter les services du Sms-Banking pour suivre tous les mouvements sur leur compte.

«Avant l’avènement du Sms-Banking, j’étais contraint, chaque fois de me rendre à ma banque à Abidjan avant d’avoir des informations sur mon compte. Avant pour effectuer un retrait, je passais presqu’une semaine à Abidjan. Aujourd’hui, avec le Sms-Banking, je me déplace effectivement quand mon argent est disponible. J’emprunte le véhicule très tôt le matin pour la capitale et dans l’après-midi, je suis de retour au village après mes opérations et autres courses», explique M. Aka Blaise de N’Zikro, 105 Km d’Abidjan. 

N’guetta Norbert, lui, vit dans sa plantation de palmier à huile située non loin de la frontière du Ghana voisin, dans la sous-préfecture d’Étuéboué. Pour se rendre à Abidjan chaque fin de mois, lieu où est domicilié son compte, il emprunte une pirogue ou une embarcation de fortune – avec tout ce que cela comporte comme danger – pour traverser la lagune. Une fois à Adiaké, il emprunte un véhicule pour Abidjan.

Dans cette ville, il y séjourne en général presqu’une semaine à l’hôtel avant de récupérer son argent. «Avant même de toucher ma paie j’avais déjà dépensé une bonne partie de cette somme».

Selon lui, le coût de ce service est très acceptable et « bénéfique pour eux« . En effet, au niveau de sa banque, le coût de la consultation est mensuel et elle s’élève à 1000 CFA pour les clients aux comptes d’épargne. Tandis que les abonnés des comptes chèques déboursent 1650 CFA. Dans certains établissements le coût du service est prélevé directement sur la facture téléphonique.

En fait comment fonctionne le Sms-Banking? Selon les spécialistes du secteur, plusieurs options s’offrent aux abonnés et utilisateurs du Sms-Banking.

C’est que, certaines personnes reçoivent automatiquement un texto leur faisant le point de leur compte lorsqu’ils en font la demande.

L’une des options du Sms-Banking la plus sollicitée en Côte d’Ivoire consiste également à tenir informer les détenteurs des comptes bancaires dès que leurs salaires sont positionnés sur leur compte. Cette option est très prisée par les fonctionnaires et autres agents de l’État qui sont en fonction à l’intérieur du pays et en milieu rural.

Les établissements financiers et banques commerciales se font rare ou n’existent presque plus à l’intérieur du pays. Cette situation a une répercussion négative sur le fonctionnement normal de l’administration publique ivoirienne dans ces localités.

Les nombreux fonctionnaires servant dans le pays profond sont constitués en majorité d’enseignants. Ils désertent chaque fin de mois et ce, pendant les jours de classe et bureaux pour aller toucher leurs salaires dans les villes voisines ou à la capitale économique Abidjan. Lieux où leurs différents comptes sont domiciliés.

Le Sms-Banking est donc accueilli dans ce milieu comme une bouffée d’oxygène par les fonctionnaires et les responsables des services publics, qui estiment que, si leurs collaborateurs sont avertis sur le virement des salaires à partir d’un Sms à une date précise, ils pourront mieux s’organiser et faciliteront l’organisation du travail pendant cette période du mois, avec une gestion plus rationnelle des demandes de permission.

«Dès que nous recevons un texto sur nos téléphones cellulaires nous indiquant que nos salaires sont positionnés, nous confions nos différentes cartes magnétiques à l’un d’entre nous pour se rendre à Abidjan pour les différents retraits. Le jour suivant, il est de retour dans la soirée», relève Brou Jacques, un enseignant.

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