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CENTRAFRIQUE: Des chefs religieux travaillent pour la paix dans le pays

Foi dans la paix!

Aux États-Unis et en Afrique, des chefs religieux musulmans et chrétiens cherchent des moyens de travailler ensemble pour promouvoir la paix et la réconciliation en République Centrafricaine (RCA), en proie à la violence sectaire.

altL’envoyé spécial des États-Unis auprès de l’Organisation de la coopération islamique, Rashad Hussain, a organisé un dialogue interconfessionnel le 7 janvier auquel ont participé un certain nombre de personnalités par vidéoconférence en ligne, depuis Bangui, dont Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui; l’imam Omar Kobine Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique; le révérend Nicolas Geurekoyame-Gbangou, président de l’Alliance évangélique en Centrafrique; et Catherine Samapanza, maire de Bangui.

Les participants centrafricains ont échangé des idées avec des intervenants américains qui font le même travail qu’eux, dont Steve Hilbert, conseiller de politique étrangère pour l’Afrique et le développement dans le monde à l’organisation dite Conférence des évêques catholiques des États-Unis, et Mohamed Magid, président de la Société islamique de l’Amérique du Nord.

Le révérend Geurekoyame-Gbangou a fait valoir que le conflit n’était pas religieux. «C’est un conflit plutôt politique», a-t-il souligné.

L’imam Kobine Layama a souligné le besoin urgent de former des médiateurs chargés de la réconciliation et a demandé du matériel de formation à l’appui de cette tâche.

Pour sa part, M. Magid a offert les services de la Société Islamique de l’Amérique du Nord, l’une des plus grandes organisations islamiques de cette partie du continent, pour encourager les groupes religieux en Centrafrique, dans les pays voisins et aux États-Unis à promouvoir «l’apaisement et l’espoir». Pour sa part, M. Hilbert a indiqué que l’organisation Catholic Relief Services, l’agence humanitaire internationale officielle de l’Église catholique aux États-Unis, se trouvait déjà sur le terrain où elle travaillait avec des jeunes pour atténuer la méfiance entre musulmans et chrétiens.

M. Hussain a déclaré que les 7 millions de membres de la communauté musulmane aux États-Unis avaient œuvré «pour défendre la justice lorsque les droits des autres ont été menacés. Les États-Unis saluent vos efforts en faveur de la promotion de la paix en République centrafricaine. En plus de l’aide humanitaire que nous donnons dans le cadre des efforts pour la sécurité en République centrafricaine, nous assurons également la promotion du travail d’atténuation des conflits et des efforts en faveur de la réconciliation».

Le président Obama s’est adressé directement au peuple de la Centrafrique dans un message audio, diffusé le 9 décembre 2013, dans lequel il souligne l’importance de la réconciliation entre tous les Centrafricains. Selon une fiche d’information publiée le 5 décembre 2013, les États-Unis fourniront à la RCA l’aide suivante:

● Dans l’attente de la notification au Congrès, près de 7,5 millions USD seront alloués à l’atténuation du conflit, à la réconciliation et à la consolidation de la paix, notamment pour appuyer les initiatives interconfessionnelles de consolidation de la paix et l’utilisation des radios de proximité pour amplifier les messages de paix et dissiper les rumeurs.

● Des fonds à hauteur de 125.000 mille USD du département d’État serviront à créer un réseau de leaders de communautés locales et de chefs religieux de toutes confessions dont l’objectif sera de promouvoir la paix, l’atténuation du conflit et la réconciliation.

La violence sectaire et le cycle de tueries en représailles préoccupent profondément la communauté internationale qui craint que la l’instabilité politique en RCA ne mène à une effusion de sang accrue à l’intérieur du pays et à la propagation de l’extrémisme dans toute la région.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, à la date du 9 décembre 2013, un Centrafricain sur 10, soit 533.000 personnes, avait fui son domicile et 1 sur 5, soit 1,1 million, n’avait pas assez à manger. Le 26 novembre 2013, le vice-secrétaire général de l’ONU, Jan Eliasson, a noté que la RCA plongeait «dans le chaos complet sous nos yeux» et représentait «une épreuve importante pour notre solidarité internationale et notre responsabilité de prévenir les atrocités».

Dans une déposition devant la sous-commission sénatoriale sur l’Afrique à Washington, l’administrateur adjoint de l’Agence des États-Unis pour le développement international, Earl Gast, a déclaré que les relations entre chrétiens et musulmans en RCA étaient naguère pacifiques, mais que le conflit était «né d’un déséquilibre au niveau du pouvoir, des ressources et de la gouvernance». L’escalade de la violence, a dit M. Gast, prend «une nouvelle tournure dangereuse, avec des attaques délibérées contre des communautés civiles sur la base de divisions religieuses».

Les États-Unis œuvrent avec leurs partenaires «afin de trouver un équilibre entre l’élargissement de l’aide aux zones en conflit et la réduction des risques que cela pose aux travailleurs humanitaires et aux bénéficiaires».

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