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BURUNDI: L’appel au boycott de la bière largement suivi

Et la « mousse » ne fit plus… mouche!

Les Burundais ont répondu très favorablement au Collectif contre la vie chère qui a appelé, lundi 20 août, à boycotter, pendant deux jours, la bière et autres boissons produites par la Brasserie et Limonaderie du Burundi (Brarudi).

Le collectif veut ainsi protester contre une augmentation des taxes sur ces produits qui a également entraîné une hausse du prix des denrées de première nécessité. Ce lundi, à Bujumbura, les Burundais on largement boycotté la bière nationale.
Certains ont renoncé à boire de la bière; ceux qui ont tenu malgré tout à en boire l’ont fait mais en commandant des bières importées.
Dans les deux cas, l’appel du Collectif a été respecté : pas question de boire les bières fabriquées au pays par la Brarudi. C’est le constat établi, en fin de journée, par le correspondant de RFI à Bujumbura, Esdras Ndikumana.

Depuis la fin juillet, la Brarudi (l’entreprise qui détient le quasi-monopole de la production de bière dans le pays) a augmenté le prix de ses bières et autres boissons gazeuses de 10 à 15 %. Une décision que la société a justifiée en expliquant qu’elle ne faisait que répercuter une augmentation, des taxes perçues, par le gouvernement, sur ces mêmes produits.

De son côté, officiellement, le gouvernement burundais a augmenté les taxes sur ces boissons pour compenser un manque à gagner de 11 milliards de francs burundais (environ 6 millions d’euros) suite à une diminution des taxes, cette fois-ci sur les produits vivriers de première nécessité, appliquée au mois de mai dernier.

Au Burundi, le prix de la bière est souvent considéré comme un prix de référence et il conditionne, par conséquent, le prix des autres produits. Joint par RFI, Noël Nkurunziza, le président de l’Association des Consommateurs du Burundi (Abuco), précise qu’il s’agit d’une pratique qui est entrée dans les habitudes des Burundais.

La bière est une boisson ultra-prisée des Burundais. En lançant cet appel, le collectif contre la vie chère (qui regroupe quelque 470 organisations de la société civile et les deux principales centrales syndicales du pays) savait qu’il faisait un pari osé. Il a d’ailleurs utilisé, dans son appel, le terme sacrifice:
«Nous avons pris la décision de demander à l’ensemble des Burundais, aux consommateurs burundais, de faire plus qu’un boycott même ; de faire un sacrifice en ne consommant pas de produits Brarudi à partir de ce lundi 20 août jusqu’au mardi 21 août 2012» a expliqué le président de l’Association des consommateurs du Burundi.

Noël Nkurunziza espère que le boycott sera bien suivi et que le gouvernement fera machine arrière. Il estime, en effet, que le gouvernement devrait revoir la mesure sur cette augmentation des taxes sur la bière d’autant plus, dit-il, que «les recettes attendues par le gouvernement et qui étaient calculées sur la consommation réelle, avant la hausse des prix, ne rentreront pas comme telles car il y a une bonne partie des consommateurs qui n’a plus maintenant les moyens, de se procurer ce produit».

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