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ASSOCIATION DES IVOIRIENS DE FORLI, RIMINI ET CESENA: Interview au Président honoraire Sekongo Seydou

Unité, solidarité et dynamisme.

L’Association des Ivoiriens des Provinces de Forlì, Cesena et Rimini (Région Romagna), créée en 2008, est forte de plus de 200 membres. Africa Nouvelles a échangé avec Sekongo Seydou, déjà président et actuellement président honoraire, qui a brillamment illustré les caractéristiques, les actions et les activités de l’Association qui est une des plus actives et ponctuelles de la Région, et qui est un bel exemple d’unité, solidarité et dynamisme dans le désir de s’intégrer en Italie et oeuvrer au développement du pays. 

altVoulez-vous bien nous présenter votre Association?

L’Association des Ivoiriens résidents dans les provinces de Forlì, Rimini et Cesena a été créée en 2006 mais elle est rentrée effectivement en fonction après 2007,  lorsque nous avons dû reprendre tout ce qu’il y avait comme texte statutaire au niveau de la province de Forlì.

Comment et pour quels objectifs votre Association est-elle née?

C’est une association qui regroupe tous les Ivoiriens sans distinction d’ethnie, ni de religion. Elle est apolitique et elle a une vocation qui est purement sociale en ce sens qu’étant en terre étrangère, et compte tenu de ce fait, nous avons trouvé que c’était utile de resserrer notre fraternité et nos liens d’amitié. C’est pourquoi l’idée est venue à l’esprit de nos devanciers de se réunir, de faire en sorte que tout ce qu’on peut rencontrer comme problème lié à l’intégration, ici en Italie, soit facilité par le réseau de solidarité qui caractérise l’Africain. Parce que vous savez que tous, nous avons une solidarité légendaire, qui peut même palier aux Européens, qui cherchent d’ailleurs à nous copier. De ce fait-là, il était utile qu’on se mette ensemble parce que nous sommes certains que, quand on est unis, on est encore plus forts et on est à même de vaincre les difficultés qui sont liés à ce déplacement.

altPouvez-vous illustrer le chemin qu’a parcouru l’Association?

Quand l’Association est née, nous avons été confrontés à plusieurs problèmes. D’abord,  expliquer ce qu’est l’Association, ce qu’elle peut et ne peut pas faire. Parce qu’il arrive que très souvent, certains pensent que l’Association peut tout faire alors que, dans la réalité, elle ne le peut pas. Mais elle est essentielle dans le sens qu’on estime que quand nous avons un problème ici en Italie, les premiers qui peuvent intervenir ne sont pas les parents qui sont au pays, mais les amis et les connaissances qui sont sur place, et c’est dans le sens primaire de cette association. Pour donner les instruments de gestion de cette association, nous avons dû créer plusieurs  compartiments à vocation purement sociale dont un des volets les plus importants est l’Assurance. Puis nous avons aussi les volet social et intégration.

altEt en quoi consiste cette assurance qu’a stipulée l’Association?

Ce n’est pas une assurance-vie mais une assurance « ad mortem ».  Nous avons contacté une maison d’assurances dans la région. Chaque fois que nous sommes confrontés à un cas de décès, c’est-à-dire si un membre meurt, l’assurance entre en jeu.
Nous savons qu’en cas de décès, le rapatriement du corps au pays coûte pas moins de 5 à 6.000 euros. Là, l’assurance couvre automatiquement tous les frais liés au décès, à partir du transport de la dépouille mortelle de l’Italie en Afrique et ensuite le reliquat, c’est-à-dire le reste de l’argent disponible, est remis aux parents. L’assuré a un capital de 20.000 euros! Et quand on fait le calcul, on se rend que 20.000 moins 5.000, qui concernent les frais de déplacements et de transport de la dépouille mortelle, il reste encore 15.000 euros! S’il y a encore des dépenses liées au décès en terre ivoirienne, c’est cette somme qui est censée pouvoir couvrir tous ces frais-là.
A la fin de toutes les dépenses, s’il y a encore de l’argent, ce reste disponible, quel que soit le montant, est remis à quelqu’un, un proche ou un ayant droit, que le défunt aura pris soin de désigner, avant son décès.
De ce fait, chaque année, nous renouvelons l’assurance et nous faisons en sorte que les différents adhérents puissent signer ce « carnet », qui permet de nommer celui qui est censé recevoir la somme, après le décès.

altEt pour ce qui est du volet social?

A part les moments tragiques, on a les évènements heureux comme les cas de naissances. Là, l’assurance intervient en soutien des dépenses, à hauteur d’une somme de 300 euros, quand le membre est à jour avec ses cotisations. Si ce dernier ne l’est pas, on retranche ce qu’il doit à l’Association et le reste lui est remis.  C’est une somme modeste mais nous le faisons dans le sens que nous  sommes rassurés que cela plait également aux associés,  puisque ça permet de leur faire comprendre qu’ils font partie d’une communauté qui pense à eux et est à leurs côtés.
Ce que nous voulons exprimer, c’est surtout la chaleur humaine, cette présence de personnes qui, en face d’un évènement tragique ou heureux, fait que nous sentons d’appartenir à une    communauté, qui nous le rend très bien en retour. 

Le 3ème volet, c’est l’intégration. Quelle est l’action de l’Association?

L’intégration en l’Italie n’est pas en reste parce que, depuis 2006, nous avons participé à toutes les initiatives que la province ou la région organisent pour toutes les associations ou pour des associations spécifiques. Il arrive souvent que des associations à but purement culturel, sportif ou autres, soient initiées. Quand nous sommes au courant, nous sommes invités, nous participons avec toute notre spécificité, en tant qu’Ivoiriens.
C’est ainsi que par exemple, il y a deux ans, nous avons participé à un banquet qui devait servir à expliquer la politique, la culture, la gastronomie ivoiriennes aux  Italiens qui ne savent pas ce que nous avons, bien que nous vivions ensemble avec eux. Ces occasions de rencontre permettent d’échanger et de comprendre l’autre dans sa particularité. Cela a été bien accueilli par les Autorités de la Commune et de la Province, si bien que nous avons été invités à participer à cette initiative.

Que représente l’Association pour les Ivoiriens de votre région?

L’Association c’est un instrument de promotion, d’intégration et qui surtout permet de se sentir un peu chez soi en Afrique, en Côte d’Ivoire, bien qu’étant à l’étranger. Et c’est en cela qu’il est bien de se mettre ensemble et, malgré toutes les vicissitudes  aussi bien politiques que culturelles que nous avons vécues en Côte d’Ivoire, nous sommes restés soudés, nous avons franchi toutes les crises, nous avons surmonté tous les soubresauts qui sont liés à la vie associative, et nous sommes arrivés à ce stade. C’est peut-être aussi une fierté essentiellement ivoirienne parce que dans la région, hélas, c’est la seule association qui est encore active et qui se réunit pratiquement chaque mois, le premier dimanche après le 15, et qui permet de rassembler les nombreuses dizaines que sont ses membres.

Et quels sont vos rapports avec la population locale?

Les rapports sont excellemment constructifs. Nous venons de recevoir l’invitation des membres du quartier, qui nous demandent d’adhérer à quelques-uns de leurs projets, pour la promotion de certaines valeurs telles que la solidarité, le bon vivre ensemble, se connaître pour pouvoir regarder dans la même direction,  puisque nous sommes appelés à avoir un destin commun, que nous sommes en train de vivre.

Quelles sont les initiatives futures?

J’ai brossé en quelques mots ce que nous faisons, ce que nous voulons faire et ce que nous pu faire. Il est clair que ce sont des initiatives qui sont encore modestes mais qui sont appelées à grandir, à s’accroître aussi avec le temps passe car, avec le temps, il y a des nouveaux besoins qui naissent  et appellent, à leur tour, des réponses nouvelles qui sont envisagées et étudiées et mises en route. De ce fait, le règlement intérieur que nous avons, qui est assez large et assez souple d’ailleurs, permet d’adapter et de nous adapter à toutes les situations qui peuvent naître et qui découlent du fait que nous venons de divers horizons  et que nous sommes appelés à vivre ensemble.

Quels sont vos liens avec le pays. Accomplissez-vous des actions là-bas aussi?

Les actions pour le pays, très franchement, nous en avons envisagées et en avons parlé. C’était aux alentours de 2008 que nous avons décidé d’intervenir pour nos parents au pays, mais il s’est posé un problème de practicité.  A l’époque, j’étais président et je me suis dit qu’avant d’aller intervenir en Côte d’Ivoire, il fallait que nous soyions assez forts ici, que nous consolidions nos valeurs et nos rapports; de sorte que nos interventions, qui pouvaient être bénéfiques pour nos parents n’ont pas vraiment démarré. Nous avons centré tous nos efforts sur les membres qui sont ici en Italie, de manière que chacun, une fois satisfait ici, puisse intervenir individuellement au niveau de sa famille. Cela dit, l’initiative n’est pas encore perdue, elle reste à l’étude et, avec le nouveau climat qu’il y a au pays, on envisage de le faire.

En 2008, vous étiez président et maintenant vous ne l’êtes plus?

Je ne suis plus le président parce qu’entre-temps, j’ai eu d’autres activités politiques. L’Association, c’est une entité purement associative et je ne voulais pas y mélanger la politique. Donc, j’ai dû laisser ma place à un autre président qui s’en charge. N’empêche que je reste président à titre honorifique et c’est en cela que j’interviens.   

M. Kwami et Ndèye F. Seck

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