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ALGÉRIE: Législatives sous la menace de l’abstention

Attention à l’abstention!

Plus de 21 millions d’électeurs algériens aux urnes, ce jeudi 10 mai, pour pourvoir 462 sièges.

Après les réformes mises en oeuvre par le pouvoir pour éviter un printemps arabe, ce sont désormais 462 sièges qui sont à pourvoir, contre 389 que compte l’actuelle Assemblée nationale. Deux grandes grandes inconnues entourent ce scrutin: le taux de participation et le poids des partis islamistes qui, après la victoire au Maroc du PJD (Parti de la Justice et du Développement) et du parti Ennahda en Tunisie, se voient déjà rafler la mise. Mais la victoire ne semble cependant pas être une évidence..

L’Algérie n’est pas le Maroc ni la Tunisie, se plaisent à expliquer les Algériens. Le pays a déjà connu sa vague islamiste et garde encore les séquelles des années de terrorisme qui ont suivi l’interruption du processus électoral. L’antécédent historique pourrait donc jouer contre eux.

La nature même des partis également. L’Alliance verte, menée par le MSP, le Mouvement pour la Société de la Paix de Boguerra Soltani, a travaillé avec le régime Bouteflika. Le parti est loin d’avoir fait un sans-faute dans la gestion des communes qu’il contrôle. Le MSP n’incarne donc ni la nouveauté ni l’opposition, aux yeux des électeurs.

Au-delà du MSP, il faut compter sur d’autres mouvements, menés par Abdelmadjid Menasra, ou encore Abdallah Djaballah. La division de la mouvance islamiste ne va-t-elle pas être un handicap? Ces leaders sauront-ils s’allier pour créer une force parlementaire? C’est ce qu’ils affirment pour l’instant.

Ce qui est sûr, c’est que la majorité présidentielle ne leur a pas fait de publicité, au contraire. Le Premier ministre a appelé les électeurs à ne pas opter pour un changement qui serait source de déstabilisation, à ne pas s’inspirer du «printemps arabe» avec un message: «On ne veut pas que ces gens-là viennent nous apprendre à faire nos ablutions».

Conscient de ces enjeux, le président Boutéflika a multiplié les appels en vue d’éviter une abstention qui s’annonce record. Les pronostics annoncent une abstention record. En 2007 déjà, plus de 64 % des électeurs avaient boudé les urnes. Alors, jusqu’au dernier moment, le président Bouteflika s’est personnellement impliqué pour inciter les électeurs à voter.

Pourquoi ce scrutin est-il si important? C’est un test pour le pouvoir algérien et pour le président Abdelaziz Bouteflika.

 

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