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AFRIQUE – USA: Obama et l’Afrique – Une déception mal venue

Un afro-americain… peu afro et très americain?

Difficile d’oublier les larmes d’Oprah Winphrey, du révérend Jesse Jackson et de tous ces millions de Noirs Américains le soir du 4 novembre 2008, où l’un des leurs, Barack Obama, venait d’être élu 44e président des Etats-Unis d’Amérique; une première, un événement de portée planétaire. 4 années après le triomphe de cet outsider, quelles ont été les retombées de sa politique sur ses frères d’Amérique et ceux d’Afrique?

Pour les Africains-Américains, la « révolution OBAMA » a eu très peu d’effets : le taux de pauvreté chez les Noirs culmine autour de 30% aujourd’hui (contre 15% chez les Blancs), celui du chômage tourne autour de 17% contre 10 pour les « White ».
39% des enfants noirs vivaient sous le seuil de pauvreté en 2010 contre 12,4% chez les Blancs et 35% chez les Latinos (sondage ABC).

Dans le domaine judiciaire, par exemple, les Noirs de l’Oncle Sam demeurent les parents pauvres d’un système judiciaire, où, périodiquement, ils sont confrontés à une sorte de retour des périodes sombres de cette puissante nation.

A telle enseigne que Barack Obama, après un incident ayant opposé courant 2011 un éminent professeur noir de Harward à un policier blanc, s’est départi de sa neutralité habituelle pour évoquer la surpopulation carcérale des Noirs avant de réunir les deux hommes à la maison ovale pour les réconcilier autour d’une bière.

Pour les Américains noirs, l’Amérique post-raciale d’Obama n’a pas tenu ses promesses. C’est un peu la désillusion. L’intéressé lui-même en est conscient, puisque, déjà il y a un an le 24 septembre 2011 lors du Black Caucus, l’Association des Elus Noirs du Congrès, il martelait: « Ôtez vos pantoufles, arrêtez de pleurnicher, de vous lamenter sur votre sort, relevez la tête, nous allons faire avancer les choses« .

Il suffit aussi pour s’en convaincre de se référer à l’investiture de la convention démocrate de Charlotte (Caroline du Nord) du 6 septembre dernier pour se rendre compte que l’Obamania s’est estompée. Les mots « hope » (espoir) et « promis » ont certes émaillé son discours, mais n’opèrent plus la même magie qu’il y a 4 ans. Le champ est rompu.

Et beaucoup de Noirs ont le moral au talon, même s’ils trouvent des circonstances atténuantes à Obama, qui a hérité d’une dépression économique voisine de celle de 1929.

Quid des Africains du continent? Disons le tout net, Obama n’est pas leur frère! Bien sûr, il a la peau noire comme les Africains; c’est vrai également qu’il naquit à Hawaï en 1961 d’un père kényan de l’ethnie Luo, qu’il n’a d’ailleurs pas très bien connu, élevé qu’il a été par sa grand-mère comme il le raconte dans son best-seller. Mais tout s’arrête là, il n’est pas Africain. Il est AMERICAIN!

Il n’est donc pas le descendant d’un esclave. Ceux qui, depuis les rives du RIFT jusqu’au cap en passant par Bamako, pensaient le contraire ont vite déchanté: il n’y a pas de tropisme africain chez Obama, qui est Américain et a été élu par les Américains pour résoudre les problèmes des Américains.

L’Afrique, c’est pas sa priorité. Certes, il y a eu le discours du Caire envers ses frères musulmans, certes, il y a eu son adresse devant le Parlement ghanéen à Accra, qui reprend presque à rebrousse-poil celui de Sarkozy à Dakar. Il faut s’en tenir à cela.

Les Africains ne doivent pas perdre de vue une réalité: l’Amérique, qu’elle soit dirigée par un républicain ou un démocrate, un Blanc, un Noir ou un Hispanique (ça viendra un jour), n’a qu’une seule religion, l’Amérique elle-même!

Si Obama parvient à vaincre le mormon Mitt Romney le 6 novembre 2012 et à venir à bout de la crise économique, bref à rassurer d’abord ses compatriotes, il daignera peut-être regarder encore vers l’Afrique, notamment vers les pays où la démocratie est une réalité; par une brève visite, une invitation de dirigeants à la maison ovale ou une augmentation de l’aide.

N’en demandez pas plus. Chacun a ses problèmes.

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