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AFRIQUE – ISRAEL: Les eaux du Nil convoitées par Israël?

Troisième larron?

Pendant que l’Egypte et l’Ethiopie se livrent une guerre diplomatique qui risque de virer à l’affrontement armé, Israel…

altDans la bataille engagée autour du partage des eaux du Nil, entre plusieurs pays de l’Afrique de l’Est, dont surtout l’Egypte et l’Ethiopie, ainsi que l’Ouganda et le Soudan, un autre Etat vient de faire son entrée dans ce conflit autour de l’or bleu. Pourtant, ce pays ne fait pas partie de l’Afrique. Il s’agit en fait d’Israël qui vit avec la hantise de manquer d’eau d’un Proche-Orient désertique, où l’or bleu devient de plus en plus une denrée rare. Tel-Aviv convoite depuis longtemps les eaux du Nil.

Les craintes du Caire qui soupçonne Israël de chercher à pomper de l’eau du Nil n’étaient pas de pures hallucinations. Les craintes égyptiennes viennent d’être confirmées par l’Ethiopie qui a annoncé en juin dernier la construction d’un grand barrage, après huit mois de tergiversations et d’hésitations en raison de la réaction que ce projet allait susciter de la part de l’Egypte.

L’information dont a fait état le quotidien libanais al Akhbar est une réalité qui n’a pas laissé l’Egypte indifférente, mobilisant même le Conseil de guerre au Caire, sous la présidence du président déchu Mohamed Morsi.

«La présidence égyptienne a appris les détails de la proposition éthiopienne soustraction en Israël à l’époque, mais n’a pas pris de mesures préventives, ce qui a suscité l’indignation des milieux diplomatiques, et des cercles concernés par les eaux du Nil, en particulier les forces armées égyptiennes», a écrit, il y a quelques jours, le quotidien libanais, jetant ainsi un pavé dans la mare qui a provoqué un dangereux conflit diplomatique entre l’Egypte et l’Ethiopie. Le Caire est allé même jusqu’à menacer Addis-Abeba de recourir aux armes. Selon un accord datant de l’époque de l’occupation britannique de l’Egypte, publié en 1929, chaque pays a droit à son quota d’eau de ce long fleuve qui est la rencontre de plusieurs fleuves, le Nil Bleu, le Nil Blanc et d’autres cours d’eau moins importants.

Citant des sources de l’armée égyptienne, le quotidien libanais a livré les détails de l’accord conclu entre Tel-Aviv et Addis-Abeba, qui a lancé la majorité des titres par sa représentation diplomatique en Israël. L’Etat israélien a fait bouger aussi ses relais à travers le continent à coup d’argent distribué à de nombreux hauts responsables de plusieurs pays africains pour garder le silence ou voter contre toute éventuelle décision de l’Union Africaine à ce sujet. Les riches Israéliens ont été mis à contribution, ainsi que les ressortissants de Tel-Aviv vivant dans les pays africains. Ces relais ont joué leur rôle dans le cadre des multiples projets de coopération dans le domaine de l’eau et de l’agriculture avec un certain nombre de pays d’Afrique, qui sont exclusivement l’Éthiopie, la Zambie, le Zimbabwe, le Malawi, le Botswana, et le Mozambique.

«Des experts israéliens vivent dans ces pays et des bases militaires israéliennes ont été établies dans la mer Rouge, dont la base des îles Dahlak, appartenant à l’Érythrée. Israël les a acquises alors que l’Érythrée faisait partie de l’Éthiopie, et sont restées jusqu’à maintenant», note un haut responsable de l’armée égyptienne. Si on revient quelques décennies en arrière et fouiller dans les archives de l’histoire, la prise de contrôle par l’Érythrée des îles Hanish a permis à Israël d’acquérir «le droit d’établir des installations de nature inconnue». Une base de renseignements a aussi été installée dans une région montagneuse près de la frontière soudanaise.

Les manœuvres israéliennes ont échoué pour le moment à isoler l’Egypte, qui refuse de revoir les quotas que se partagent les 7 pays qui bénéficient des eaux du Nil. L’intervention des Etats-Unis pour convaincre l’Egypte, au début des années 1990, s’est, elle aussi, soldée par un cuisant échec.

L’Egypte a installé depuis juin dernier un comité de suivi de haut niveau de la question du Nil, ce fleuve qui nourrit plus de quatre-vingt millions d’Egyptiens et dont dépend toute l’agriculture égyptienne depuis des siècles. Les instances juridiques internationales ont aussi été saisies pour faire revenir l’Ethiopie sur sa décision de construire ce barrage qui risque de provoquer une guerre dans la région. Ce que semble chercher Tel-Aviv et qui fait partie, selon les analystes, d’un plan machiavélique pour «relancer la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’eau, qui permet aux pays du bassin du Nil de partager les eaux existant dans cette région, et de redistribuer les quotas selon les besoins. Cela signifie, qu’Israël a droit à l’eau du Nil, une fois considéré comme un pays du Moyen-Orient», a noté un responsable égyptien sous-couvert d’anonymat.

L’Union Africaine pourrait jouer un rôle important dans le traitement de cet épineux dossier pour prévenir un éventuel conflit armé qui risque de déborder sur toute une Corne de l’Afrique, déjà très instable à cause de la guerre en Somalie et des tensions persistantes entre le Soudan et le Sud-Soudan au niveau de leurs provinces frontalières. L’arbitrage des institutions juridiques internationales en faveur d’un gel de ce projet sera difficile à obtenir, en raison de l’influence de Washington, mais rien n’est impossible. La bataille ne fait que commencer et le Caire a besoin du soutien de ses compères africains pour maintenir la pression sur un gouvernement éthiopien qui a déjà cédé une partie de ses terres arables aux pays du Golfe, laissant des milliers de paysans sans ressource pour survivre.

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