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AFRIQUE – INDE: 60 milliards USD de coopération Sud-sud

 

En file… indienne!

L’offensive indienne en Afrique transcende les échanges commerciaux qui, au demeurant, pèsent aujourd’hui 60 milliards USD et devraient atteindre le chiffre record de 90 milliards de USD en 2015.

La salle du Durbar Hall du luxueux hôtel du Taj Palace de New Delhi a déroulé le tapis rouge aux 180 délégations de 48 pays africains qui ont pris part, du 16 au 23 mars dernier dans les salons du luxueux hôtel du Taj Palace, à la 8ème session du forum Afrique-Inde sur le partenariat.

Initié depuis 2005 par la Confédération des Industries Indiennes (CII) avec le concours de Exim Bank India et le soutien actif des ministères indiens des Affaires étrangères et du Commerce, industries, textile, ce conclave, à l’image du 7ème qui s’est tenu, il y a un an, en lieu et place, a confirmé l’intérêt que l’Inde et le continent africain portent à une coopération Sud-Sud multiforme et gagnant-gagnant, poursuivant ainsi un objectif à trois niveaux: gouvernemental, institutionnel et des entreprises. Le but recherché à travers ces rencontres étant de promouvoir une information fiable de nature à permettre aux entreprises indiennes qui le désirent d’identifier les secteurs dans lesquels elles peuvent utilement investir en Afrique et aux africains, d’indiquer les secteurs qu’ils jugent plus propices à recevoir les investissements indiens.

La démarche est plutôt novatrice et, là où la Chine s’intéresse avant tout aux matières premières africaines et multiplie les accords d’Etat à Etat à coup d’investissements géants, l’Inde avance, elle, grâce à son secteur privé: infrastructures, agriculture, énergie, import-export, banques, transports, éducation, médias, nouvelles technologies de l’information, eau et énergie, tourisme, santé et télémédecine dont les potentialités ont été identifiées.

D’ores et déjà, le gouvernement et quelque 80 sociétés indiennes ont déjà investi quelque 40 milliards de dollars (20 000 milliards de FCfa) en Afrique dans divers secteurs dont les télécommunications avec le géant indien Bharti Airtel qui s’est installée dans la téléphonie mobile dans 15 pays africains.

Dans les 4 ans à venir, «l’Inde compte encore investir quelque 5 milliards USD en Afrique», a confirmé le ministre indien du Commerce et de l’Industrie textile, Dr.Shri Anand Sharma pour qui cette coopération Sud-Sud entre l’Inde et l’Afrique «n’est pas fortuite», au vu de l’héritage commun indo-africain de la lutte anticoloniale.

Outre le Zimbabwe dont la vice-présidente Mme Joice Mujuru a fait le déplacement, la République centrafricaine, invitée d’honneur de cette 8ème session, était représentée par une délégation de cinq ministres conduite par le Premier ministre, Faustin Archange Touadera. Une représentation en force récompensée par la signature d’une convention de financement de 40 millions USD (20 milliards CFA) entre la Confédération des banques indiennes d’import-export, Exim Bank India et la République centrafricaine. C’est dire que l’intérêt politique initial de l’Inde pour l’Afrique se greffe de plus en plus, depuis une quinzaine d’années, sur des motivations économiques.

En marge de la conférence, dans les salons du Taj palace hôtel où les participants pouvaient aussi visiter les stands de différents pays, ce sont plus de 250 projets qui ont été négociés totalisant quelque 30 milliards USD d’investissements.

Compte tenu de la voie interne de développement qu’elle a choisie, l’expansion de l’Inde sur des marchés extérieurs représente, à l’étape actuelle, une nécessité pour son grand capital privé, de tirer profit à I’étranger, des progrès technologiques réalisés en Inde, et ce, à un moment où l’Afrique commence à être en mesure de les absorber.

 

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