Un programme sur 14 ans pour offir des soins de qualité à des millions de personnes.
Le gouvernement sud-africain a donné son feu vert pour la mise en place d’un système national d’assurance maladie. Le projet était longtemps resté dans les cartons car beaucoup s’inquiétaient de son financement.
«C’est un droit dont n’ont jamais bénéficié un grand nombre de Sud-Africains, depuis plusieurs générations», a fait valoir le ministre sud-africain de la Santé, Aaron Motsoaledi, après que le gouvernement du pays a donné son accord pour la mise en place d’un système national d’assuracne maladie. Et ce alors que les dépenses de santé de l’Afrique du Sud représentent 8,5% de son PIB.
Le pays a opté pour une sécurité sociale à l’européenne: son financement repose à la fois sur l’impôt et sur des contributions des employés et des employeurs. Le gouvernement a estimé qu’il lui fallait 12,8 milliards d’euros pour lancer le programme d’ici l’année prochaine.
Or, ce n’est pas assez pour que tous les Sud-Africains puissent en bénéficier. Le système sera donc seulement testé dans un premier temps dans 10 zones. L’objectif souhaité par le ministère est de voir cette nouvelle assurance maladie étendue à tout le territoire, d’ici à 2025.
Le but est de supprimer le déséquilibre entre la médecine de qualité chère et payante et les soins publics. Vignt ans après l’abolition de l’apartheid, l’écart reste flagrant. L’espérance de vie chez les Noirs atteint à peine 48 ans, alors que celle des Blancs est de 71 ans.
En fait, 84% de la population dépend des hôpitaux publics, en sous effectif chronique et très fréquemment mal équipés.
Ce projet d’assurance maladie était en discussion depuis longtemps, mais le gouvernement jusqu’ici avait été frileux face à l’intense lobby des compagnies privées.