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MAROC: Le « navire de l’avortement » met le cap sur le Maroc

L’avortement « nor-MALI-sé »?

Le « navire de l’avortement » met pour la première fois le cap sur le monde arabe. L’organisation néerlandaise « Women on Waves » (WoW) lance cette semaine une campagne au Maroc en collaboration avec le Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (M.A.L.I.) 

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Dans la plupart des pays arabes, l’avortement est illégale, à moins que la vie de la mère ne soit en danger. La Tunisie est le seul pays arabe ayant une législation plus libérale en matière d’avortement.

Selon des estimations non officielles, le nombre de femmes à se faire avorter au Maroc se situe entre 600 et 800 par jour. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime qu’à l’échelle mondiale quelque 47.000 femmes meurent chaque année en raison d’un avortement effectué dans des conditions risquées.

Women on Waves a été fondée, il y a 11 ans, dans le but d’offrir des services de santé en matière de procréation et de sexualité, y compris des avortements, à bord d’un navire néerlandais en dehors des eaux territoriales des pays où l’avortement est illégal. WoW a été invité pat le Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles, un mouvement de jeunes libéraux.

Dans une pétition lancée le mois dernier, le M.A.L.I. affirme vouloir mettre « fin aux pratiques clandestines qui comportent de nombreux dangers en offrant des moyens d’avortement légaux, contrôlés et sanitaires afin de sauver des vies.« 

Les avortements illégaux sont parfois pratiqués au Maroc par des professionnels, mais ils sont coûteux. « Il y a une énorme inégalité sociale au Maroc, comme dans d’autres pays où l’avortement est illégal. Alors que les jeunes filles des classes supérieures connaissent les médecins qui peuvent leur assurer une intervention chirurgicale sans risque, celles qui n’ont pas d’argent ni accès à l’information sont forcées de s’en remettre à des méthodes dangereuses pratiquées par des gens sans formation« , dit Rebecca Gomperts, la fondatrice de WoW.

Le débat public sur la législation en matière d’avortement au Maroc est relativement récent. Le docteur Chafiq Chraibi a lancé, il y a 2 ans, l’Association Marocaine de la Lutte contre l’Avortement Clandestin (AMLAC) et a organisé, en juin de cette année, une conférence sur le sujet.

Certains représentants du Parti de la Justice et du Développement (PJD), un parti islamiste, ont déclaré dans les médias que l’avortement devrait être légal dans certains cas, comme le viol ou l’inceste.

Les avis sur la question sont différents parmi les érudits islamiques. Selon certains courants de pensée, l’avortement est autorisé durant les premières semaines de la grossesse, tandis que d’autres l’interdisent tout simplement.

Certains militants pour les droits des femmes au Maroc s’opposent également à la légalisation de l’avortement, affirmant qu’il y a d’autres problèmes plus urgents.

Women on Waves ne pratique pas d’interventions chirurgicales mais favorise l’avortement médical par le biais de pilules. Le groupe travaille avec des organisations féministes locales pour établir des lignes d’assistance en matière d’avortement sécurisé et fournit des informations sur des questions en matière de procréation et de sexualité.

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