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YOUNES BABA ALI: Au 10ème Dak’Art avec une oeuvre proposant l’appel du muezzin en signal morse

Il mord l’art avec le mors du morse!

L’artiste marocain Younes Baba Ali (26 ans) fait partie de cette jeune génération d’artistes nomades et pluridisciplinaires qui construisent une oeuvre au croisement des territoires, des médias et des identités.

Issu de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg et diplômé de l’Ecole d’Art d’Aix en Provence, Younes Baba-Ali vit et travaille actuellement entre Bruxelles et Casablanca. Sa double appartenance culturelle (originaire de Oujda au Maroc, il fait ses études en France), lui donne une ouverture sensible aux enjeux de notre société. Il les met en oeuvre sur un mode sonore, musical pourrait-on dire, au sein d’installations toujours déroutantes, car laissant une place à l’interprétation poétique.

Objets électriques désuets se mettant en marche à contretemps, portes d’armoires industrielles métalliques s’ouvrant doucement en grinçant, suggérant une présence mystérieuse ou inquiétante, mégaphones produisant du morse en lieu et place d’appels à la prière, tels sont les modes d’intervention de ce jeune artiste.

Au Dak’Art 2012, Younes Baba Ali est auteur de deux installations sonores quelques peu surprenantes.

La première installation est discrète: il s’agit d’un haut-parleur fixé sur la devanture du Musée Théodore Monod, splendide édifice des années 1930 récemment rénové. Cinq fois par jour, à l’heure de la prière musulmane, ce mégaphone diffuse l’appel du muezzin, en signal morse. L’appel à la prière devient ainsi un langage international. «L’idée de travailler avec le morse est d’utiliser un langage abstrait et quand on essaie de le traduire, on a un contenu qui se révèle», relève Younes Baba Ali.

Sa seconde oeuvre est tout autant minimaliste: dans une pièce ensablée installée dans les jardins du musée, une série de klaxons suspendus, qui s’enclenche dès qu’un visiteur franchit le milieu de la salle. «C’est un questionnement sur la pollution sonore qui touche beaucoup les pays africains, quelque chose qui peut rendre malade ou stressé. Je propose un regard critique et ironique sur cette situation», suggère Younes Baba Ali.

Si le travail de Younes Baba-Ali est marqué par la diversité voire la divergence des formes, il s’agit toujours, pour lui, de se situer au point d’équilibre entre une volonté esthétique et l’urgence de messages à transmettre.

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