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 Test d’italien pour pouvoir ouvrir un magasin.

Une nouvelle offensive de la Lega sur l’immigration, insérée dans le « Decreto incentivi » (Encouragements à la consommation), demande que les extracommunautaires voulant ouvrir un magasin en Italie, doivent passer d’abord un test d’italien. Au ban donc les enseignes multietniques et espace au contraire aux écriteaux en dialecte local.

Le Peuple de la Liberté (PDL) a montré d’apprécier cette proposition de la Lega Nord, la définissant comme «sage»: elle montre de l’«intelligence», a commenté le vice-président des députés PDL,  Osvaldo Napoli.

Pour le Parti Démocratique (PD), il ne s’agissait que d’un jeu politique pour «se faire voir» au lendemain des accrochages entre Silvio Berlusconi e Gianfranco Fini, dans le parfait style léghiste, c’est-à-dire «recourant à leur thème préféré: le racisme contre les extracommunautaires», explique la Présidente des Sénateurs PD, Anna Finocchiaro.

La Lega Nord considère les extracommunautaires «seulement comme des gens à exploiter», observe l’europarlementaire de IDV (Italie des Valeurs).
Ce sont toutes «des polémiques manipulées», réplique Silvana Camaroli, la députée de la Lega et première signataire de plusieurs des ammendements objets des débats.
La thèse avancée est qu’il y a la santé des citoyens en jeu du moment qu’il est «fondamental que les propriétaires des magasins puissent comprendre et donc appliquer les règles sur la tutelle des consommateurs».

Les ammendements léghistes sont tous orientés vers la défense de l’italianité et, en particulier, des traditions locales, poussant jusqu’à imaginer des embauches limitées aux citoyens UE et la possibilité de fermer ces activités qui mettent en péril la tipicité culturelle et historique.

«C’est un fait singulier que ce soient maintenant les léghistes, les principaux sponsors de la langue Italienne» observe le sénateur PD, Roberto Di Giovan Paolo, Secrétaire de la Commissione Affaires Européenne.
Et d’ironiser: «A entendre les léghistes à la télé, maires en premier lieu, un cours d’italien avec examen serait utile justement pour plusieurs parmi eux. Vu que la Lega utilise le décret ‘incentivi’ pour faire passer cette mesure, les ‘incentivi’ devraient aller à ces associations qui enseignent gratuitamente l’italien aux étrangers et qui, il y a quelques décennies, ensegnaient aux émigrants italiens la langue du pays où ils allaient travailler».

Relevant qu’il est bizzarre que la Lega sécessioniste s’accroche à l’italien, Anna Finocchiaro avertit: «Rien d’original, un autre y pensa avant eux, pendant les 20 ans du fascisme».

Pour le président de Confcommercio de Rome et Lazio, Cesare Pambianchi, «c’est une provocation ridicule. Ce qui sert c’est la  formazione pour ceux, extracommunautaires ou européens, désirent ouvrir des entreprises en Italie».
Selon lui, «il ne suffit pas de troquer le besoin de formation pour exercer une activité d’entreprise ou de commerce, come Confcommercio demande depuis longtemps, avec une idée restreinte et limitée aux extracommunautaires et à la langue italienne. Pour cela, je dis que c’est provocatoire outre que ridicule. A combien d’étrangers, extracommunautaires ou pas (“les polonais peuvent-ils ne pas savoir l’italien?, se demande-t-il), désireux d’ouvrir une entreprise, doit-on enseigner nos règles hygiéniques et sanitaires, d’éducation et civilisation occidentales qui souvent sont très différentes de celles de leurs pays de provenance, au lieu de se limiter à leur faire mettre des enseignes en dialecte bergamasque».

Et Pambianchi de conclure réaffirmant la convinction que «pour garantir l’intégration, il faut former et non pas discriminer».

Milton Kwami

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Mohamed Ali Ndiaye