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TUNISIE: Le Grand moufti Sheikh Othman Battikh dénonce les fatwas radicales

Othman blame hautement la fatwa radicale!

Le Grand moufti de Tunisie met en garde contre la propagation des fatwas radicales contraires aux enseignements de l’Islam.

alt« Les fatwas anarchiques lancées généralement par des ignorants ou des gens ne connaissant que très peu la loi islamique sont devenues un danger pour la communauté« , a déclaré Sheikh Othman Battikh qui, la veille, avait demandé au Premier ministre de consacrer une nouvelle émission hebdomadaire sur la télévision publique « à la lutte contre la propagation du phénomène des fatwas anarchiques. Les médias jouent un rôle essentiel dans la formation de l’opinion publique. Le peuple tunisien est un peuple modéré. Certaines de ces fatwas sont en totale contradiction et en dehors de notre culture« , a expliqué le moufti à Tunisia Live en soulignant le besoin de mieux éduquer les citoyens et d’éviter toute confusion.

Les Tunisiens affichent des réactions variées à cette émission de télévision proposée par le moufti.

Sheikh Said El Jaziri, leader du parti Rahma, a expliqué que bien qu’il s’agisse là d’une « petite contribution », une telle émission ne permettra pas de « mettre un terme au chaos des fatwas, notamment dans la mesure où un grand nombre de mosquées sont aux mains d’imams dogmatiques qui ne connaissent rien à la jurisprudence. La majorité d’entre eux ignorent les sciences religieuses et de la jurisprudence« , a-t-il ajouté, suggérant de promouvoir la science religieuse dans les écoles de la Zitouna. « De cette manière, nous aurons ainsi dans cinq ou dix ans des théologiens, des prédicateurs et des imams sur lesquels nous pourrons compter pour répandre les valeurs de tolérance de l’Islam« , a-t-il précisé.

Salwa Charfi, professeur à l’Institut de la presse et des Sciences de l’Information (IPSI), a également minimisé l’importance de la proposition du Grand moufti, expliquant qu’une fatwa officielle ne saurait contrebalancer les mauvaises fatwas, qu’elle a qualifiées de « fatwas empruntées ».

Mais Khemais Khayati, auteur d’un ouvrage sur la télévision islamique par satellite, a pour sa part défendu la proposition d’émission télévisée du moufti, la qualifiant de « merveilleuse. Elle personnifie le concept de démocratie dans la discussion de sujets de doctrine, et cette discussion ne peut avoir lieu qu’entre les seuls érudits ».

Le politologue Noureddine Mbarki souligne quant à lui la détérioration en Tunisie de l’institution de la fatwa, qui « a perdu son rôle et sa présence après la révolution et a été marginalisée, peut-être de manière consciente. Au vu de cette marginalisation, la porte s’est ouverte pour tous les courants religieux, notamment le mouvement salafiste dans ses deux volets à la fois scientifique et djihadiste, pour publier des édits« , a-t-il expliqué, ajoutant que l’appel du moufti en faveur d’une émission télévisée spéciale intervenait « relativement tard au vu de l’importance de la pénétration réalisée notamment par le mouvement salafiste et d’autres, mais aussi du fait des moyens dont disposent ces courants pour promouvoir leurs fatwas. Je ne crois pas qu’une telle émission pourra contribuer à la réduction de certaines de ces fatwas très éloignées de l’école malikite, parce que ce qui est aujourd’hui essentiel, c’est l’ouverture d’un dialogue réel à propos de l’infiltration du wahhabisme en Tunisie« .

Le ministre des Affaires religieuses Noureddine Khadmi avait parlé de ce problème des fatwas étrangères .

« Les fatwas doivent se fonder sur des autorités scientifiques, méthodologiques et objectives. Quiconque lance une fatwa, que ce soit localement ou à l’étranger, est le seul concerné par elle et n’a le droit d’engager ni d’autres Tunisiens ni l’Etat« , a-t-il conclu.

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