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TRAITE NEGRIERE: Commémoration de l’abolition

La journée du souvenir célébrée à Gorée par des manifestations culturelles.
Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, une insurrection historique des esclaves s’empare de l’île de Saint-Domingue, devenue Haïti, première république noire. Cette date proclamée depuis 1998, journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition a été célébrée, hier, à travers une série de manifestations culturelles au centre Boubacar Joseph Ndiaye de Gorée.

Le combat pour la liberté et la dignité humaine a été exalté à Gorée, lors de la cérémonie de commémoration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.

Une exposition des oeuvres du peintre-sculpteur Lamine Barro, ainsi que la prestation musicale d’Angélique Dione et une fresque de la Troupe Espoirs de la Banlieue sur le thème, ont rappelé, combien le combat pour la liberté et la dignité humaine est encore d’actualité.

La date du 23 août, a remarqué Kalidou Diallo, ministre de l’Enseignement élémentaire, du Moyen et Secondaire qui présidait la cérémonie, est historique parce qu’elle «signe l’acte de naissance de la prise de conscience et l’émancipation des peuples noirs qui, après plus de trois siècles de traitement esclavagiste, ont réussi à arracher avec bravoure et dignité les valeurs et les principes fondateurs de leur liberté».

Selon Kalidou Diallo, par ailleurs président de la Commission nationale pour l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture), en proclamant le 23 août, Journée internationale du Souvenir de la traite négrière et de son abolition, la communauté internationale ne célèbre pas seulement la liberté humaine.

«Elle rend aussi hommage au noble et grand combat des noirs pour la liberté et la dignité et encourage davantage la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’intolérance» a estimé le ministre, pour qui cette journée de souvenir «amène l’humanité, et plus spécifiquement les peuples noirs, à se préserver de l’oubli pour avoir une mainmise sur leur histoire. Dans la lutte pour l’affirmation des identités, l’oubli est, en effet, la pire tragédie qui peut arriver à une communauté humaine. Non seulement il tue les ambitions mais il égare les consciences et disperse les forces créatrices et innovatrices».

Selon Kalidou Diallo, le continent africain a été victime durant des siècles d’un système esclavagiste déshumanisant et la commémoration des événements historiques et leur enseignement permettent à l’Afrique d’être davantage maîtresse de son propre destin et à l’humanité de mieux se réconcilier avec elle-même.

L’objectif d’une telle approche est de bâtir, à partir du labeur des générations qui se sont succédées, une synergie de forces pour la création d’un monde libre et épanoui.

En rappelant les combats de Rosa Parks et du Pasteur Martin Luther King aux Etats-Unis d’Amérique, ainsi que celui mené par Nelson Mandela durant l’apartheid en Afrique du Sud, Kalidou Diallo a fait remarquer que l’abolition de la Traite négrière n’a jamais institué la fin de la discrimination, du racisme, de la xénophobie, de l’intolérance et de l’inégalité. D’où, insiste, le ministre, le caractère pédagogique de la célébration de cette journée internationale du souvenir.

«L’enseignement de l’histoire générale des peuples noirs et de l’Afrique nourrit les prises de conscience et ensemence le patriotisme et les engagements panafricanistes. Il permet de mieux faire apprécier les brassages, les rencontres et convergences qui ont forgé et jalonné la marche des peuples noirs» a soutenu Kalidou Diallo.

Représentant la directrice du Bureau régional de l’Unesco à Dakar, Julien Daboué, a rappelé le devoir de mémoire.
«La journée que nous commémorons ce 23 août, permet de rappeler qu’un système d’exploitation de l’homme par l’homme impliquant le déracinement, la déportation et l’asservissement de millions d’êtres humains a existé. Il ne faut surtout pas oublier ni effacer de la mémoire collective ce qui s’est passé. Il faut rester vigilant pour que cela ne se reproduise plus» a-t-il lancé devant la nombreuse et cosmopolite assistance venue, hier à Gorée, célébrer cette journée internationale du souvenir de la Traite négrière et de son abolition.

 

 

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