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CRISE LIBYENNE: Zuma fustige l’attitude observée par l’Occident

De nombreuses vies auraient pu être sauvées par la mission de l’Union africaine en Libye.

Le président sud-africain, Jacob Zuma, a rejoint son prédécesseur Thabo Mbeki, en déclarant que de nombreuses vies auraient pu être sauvées si l’Union africaine (UA) avait été autorisée à mener sa mission en Libye.

On rappelle que l’ancien président sud-africain avait déclaré au Sommet Africa Arise à Bloemfontein, que le conflit aurait pu être arrêté beaucoup plus tôt, si l’Occident avait écouté les dirigeants africains qui, selon lui « avaient été supplantés par les grandes puissances, en « décidant de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et en empêchant les médiateurs africains de faire leur travail« .

Jacob Zuma déclare que les puissances occidentales avaient sapé les efforts et initiatives de l’UA destinés à faire face à la situation en Libye.

« Nous aurions pu éviter de nombreuses pertes en vies humaines« , a-t-il souligné, en annonçant une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, prévue jeudi et vendredi à Addis-Abeba, pour se pencher sur la crise politique dans ce pays d’Afrique du Nord.

Le président sud-africain avait tenté de résoudre cette crise qui dure depuis 6 mois, mais ses deux missions personnelles effectuées cette année à Tripoli n’ont rien donné.

Par ailleurs, le gouvernement sud-africain a réaffirmé qu’il ne pourrait faciliter le départ de Mouammar Kadhafi de la Libye, en sa qualité de signataire du traité établissant la Cour pénale internationale.

L’Afrique du Sud, membre temporaire du Conseil de sécurité de l’ONU, avait voté la résolution instituant une zone d’exclusion aérienne en Libye, mais M. Zuma a rapidement déclaré que l’OTAN l’avait détournée à des intérêts autres que la protection des civils.

« En accord avec l’Union africaine, nous n’avons cessé de dire que l’avenir de la Libye doit être décidé par le peuple libyen« , a insisté le président sud-africain, ajoutant: « Nous voulons voir, après ces événements, une démocratie fondée sur une Constitution qui doit être élaborée par les Libyens, bien sûr, avec le soutien de l’UA« .

A scruter la déclaration de Jacob Zuma, on comprendra facilement que les Africains s’opposent à ce que le régime qui succédera à Kadhafi ne serve de caisse de résonance à l’Occident. En d’autres termes, l’Afrique refuse un semblant de régime démocratique qui sera fabriqué par les pays de l’Otan pour tenir les rênes du pouvoir en Libye.

Ces divergences des vues prouvent amplement que l’alternance ou la démocratie au bout des canons en Libye continuera à diviser l’Union africaine et l’Otan. C’est donc la dignité et la souveraineté des Etats africains qui sont désormais mises en cause.

 

Ismael Ali

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