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TANOR TITA MBAYE: Musicien sénégalais doublé d’un peintre

Le micro et le pinceau!

Le jeune artiste Tanor Tita Mbaye est à la fois musicien et peintre. Très engagé sur les questions sociales, il ne rate aucune occasion pour troquer le micro contre un pinceau et exprimer sa vision d’une société juste à travers ses toiles. Cet ancien professeur d’art plastique est fier de son fief, la banlieue.

altLe prénom Tita «est celui de mon père et je le lui ai emprunté», s’empresse de clarifier l’artiste, qui avance: «Chanter est un art qui englobe tout, et un musicien ne doit pas seulement se limiter au micro. Il faut essayer de titiller d’autres instruments pour multiplier l’inspiration».

Une année importante pour lui, c’est 1986, avec le « Concours national de la voix d’or » qui a rassemblé les jeunes talents.

«Je ne pensais même pas participer à ce concours, car je ne chantais pas encore». Visiblement surpris par cette requête inattendue de son fils, « Tita père » a accepté et ce fut le début d’une belle aventure avec la chanson. Plus tard, cette troupe prend le nom d’Association des Nations unies (ASNU) puisqu’elle animait toutes les manifestations de l’ONU.

C’est ainsi que s’ouvrent les portes du concours de «La Voix d’Or » organisé par le Centre culturel Blaise Senghor et l’animateur Cheikhou Mbaye, en collaboration avec le ministère de la Culture.

«J’ai été premier dans les phases zonales et sélectionné avec la chanteuse Coumba Gawlo pour les phases nationales, parce que l’on ne pouvait pas nous départager. Finalement, je me suis classé deuxième, derrière elle», explique Tanor qui, pour récompense, reçut des mains du ministre de la Culture de l’époque, Djibo Léïty Ka, diverses récompenses dont un chèque de 60.000 CFA.

Cette somme a permis au petit Tanor Tita de prendre conscience de l’importance de l’argent, ce que cela pouvait apporter à une carrière musicale. «Ma permission de faire de la musique était assujettie à mes résultats scolaires. J’étais donc obligé d’avoir de bonnes notes pour pratiquer mon hobby».

Tita sénior continuait toujours à épauler son fils pour plus de professionnalisme. C’est dans cette dynamique qu’est arrivé le Festival «Nanga Dëf» (« Bonjour » en wolof) qui permet au jeune Tanor Tita de faire son voyage initiatique et de sortir de l’aile protectrice de son père. C’était en 1989, et pour 21 jours, la Belgique devait être le premier point de chute, avec une autre culture à «affronter», un autre continent qui s’offrait au jeune talent.

Après le Bac, Tanor Tita Mbaye passe 4 ans à l’Ecole normale supérieure d’éducation artistique et sort avec le grade de professeur en éducation artistique en 1998.

A partir de 2003, il sort trois productions qui sont toujours centrées sur le vécu des populations. De «Thiki Likky» à «Defël» en passant par le second «Tak Baffi», le compositeur essaie d’être la bouche des sans-voix. Ce qui donne des thèmes liés à l’amour, à l’immigration et à ses corolaires, les mendiants, la recherche de la paix et les relations entre parents et enfants. Tout un style accompagne la production des clips.

Pour Tanor, «chaque clip a un design particulier qui est fait par notre directeur artistique Tanor Tita père, professeur d’art plastique à l’Académie des arts de Dakar». Tout parle, tout est vie dans les supports visuels présentés.

Ce n’est pas seulement des personnes qui se trémoussent avec peine à l’écran. Des tableaux à la décoration expressive. « J’ai chanté 18 années durant avant d’avoir ma première cassette », avertit Tanor Tita Mbaye.

Pur fruit de la banlieue, ce chanteur ne manque jamais une occasion de rendre hommage à Ndongo Lô qui, à son avis, a, pendant des années, su tenir droit le flambeau d’une cité vivante, tant sur le plan culturel que par la valeur des hommes qui y vivent.

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