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SWAADY MARTIN-LEKE: L’Africaine qui mise sur le luxe !

Luxe à l’africaine!

Elle fait partie des 20 femmes qui font l’Afrique selon Forbes. Swaady Martin-Leke règne sur une marque de thé de luxe, Yswara.

altTout a été vite dans sa carrière : elle a été l’ancienne directrice de General Electric au sud du Sahara, avant de lancer dans cette nouvelle aventure à Johannesburg.

Entrée comme auditrice en 2001 chez General Electric, elle en est rapidement devenue la directrice pour l’Afrique subsaharienne, dès 2009 et, sous sa direction, les revenus africains du géant américain sont passés de 20 millions à 300 millions USD (environ 250 millions d’euros) par an. Une belle réussite pour cette franco-ivorienne à la tête bien faite: elle a un  MBA conjoint de la London School of Economics, de l’université de New York et de l’École des hautes études commerciales (HEC) de Paris.

Le risque fait partie de sa vie. Elle a décidé d’implanter sa marque de luxe, YSWARA, en Afrique du Sud, en ouvrant une première boutique à Johannesburg, puis une autre au Cap. Et bien sûr, elle a vu plus grand très vite: le  Nigeria puis l’ensemble du continent via le digital et la vente par correspondance via un site web à la mi-2013.

«Je suis née en Côte d’Ivoire, j’ai grandi là-bas et au Liberia avant de devoir m’exiler. Mais j’ai toujours eu envie de revenir créer une entreprise mettant en valeur le savoir-faire local. L’idée de m’investir dans la fabrication et la distribution de sachets de thé est venue pendant mon MBA. J’étudiais comment les grandes marques françaises de luxe comme Louis Vuitton ont su préserver et industrialiser leurs produits culturels. Je me suis mise à chercher un créneau où il est possible de garder la valeur ajoutée en Afrique. Grande amatrice de thé, j’ai naturellement pensé à cet univers. J’ai étudié la stratégie de groupes comme le français Mariage Frères, spécialisé dans les variétés de thés dits gourmets, absents des échoppes du continent, et j’y ai vu un segment porteur».

Elle travaille avec des producteurs rwandais et malawites de qualité. En 5 ans, elle espère atteindre un chiffre d’affaires annuel de 4 millions à 6,5 millions d’euros.

«C’était mon rêve de capter le vrai luxe africain, changer la perception du monde sur l’Afrique et de produire une marque de luxe qui est vraiment africaine dans ses origines, sa nature et sa tradition. J’avais atteint un moment dans ma carrière où je voulais tout gérer et avais les compétences nécessaires, ainsi qu’un réseau pour lancer ma propre entreprise et alors réaliser mon rêve. Ainsi, a été créé YSWARA». 

Swaady Martin-Leke est mariée à un camerounais. Elle se considère comme une citoyenne du monde: «Si vous me posez la simple question: « D’où venez vous? » vous n’obtiendrez pas une réponse simple. Je n’appartiens à aucun lieu en particulier, mais me sens chez moi dans de nombreux endroits. Je suis née en Côte d’Ivoire, d’une mère franco-ivoiro-guinéenne et d’un père américano-germano-britannique. J’ai grandi au Libéria et au Sénégal, je suis allée au lycée en France et au Royaume-Uni. Je vis aujourd’hui entre l’Afrique du Sud et le Nigeria. La diversité incarnée, je suis citoyenne du monde, une « PanAfropolitan »».

 

Elle est fière de défendre le luxe sur le continent: «J’ai choisi l’industrie du luxe, car c’est une industrie avec laquelle on peut transmettre une culture et une identité forte. C’est l’image d’un pays, d’un continent qu’on peut présenter au monde. L’Afrique est trop souvent considérée comme un lieu de marchandises de mauvaise qualité et de manque de raffinement. Dans la plupart des marchés émergents (Afrique incluse), la qualité de l’artisanat de luxe est à la hausse. Nos milliers d’années de culture, d’histoire, de savoir-faire de notre patrimoine démontre que nous pouvons faire plus que produire des « babioles » artisanales et « ethniques ». L’industrie du luxe est également un excellent vecteur de croissance et champion de l’exportation. Il génère de nombreuses activités dans une grande variété de domaines, y compris l’édition, le tourisme, l’immobilier, la culture et l’éducation».

On devrait vite encore entendre beaucoup parler d’elle dans ces domaines.

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