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SÉNÉGAL: Un contingent de 2100 militaires sénégalais en Arabie Saoudite

Macky envoie les jambaars au front! 

2100 militaires sénégalais seront envoyés en Arabie Saoudite. L’annonce est du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, qui a informé la représentation parlementaire de la décision du président de la République, Macky Sall, de déployer un contingent militaire dans le royaume saoudien. 

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«Le président de la République a décidé de répondre favorablement à la demande du roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud en déployant un contingent de 2100 hommes. Les modalités et autres enragements nécessaires à l’envoi ont été conclus entre les états-majors des forces armées des deux pays», a affirmé en effet le ministre Mankeur Ndiaye aux députés de la 12ème législature. Des parlementaires à qui le Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, avait tenu d’ailleurs à rappeler que, conformément à l’article 79 de la Constitution, une décision du président de la République n’est sujette d’aucun commentaire.

Selon Mankeur Ndiaye, l’engagement du Sénégal vise aussi à sécuriser les Lieux saints de l’Islam que sont Médine et la Mecque menacés par des groupes terroristes qui veulent y imposer leur façon de vivre et de penser l’Islam, soutenant en outre que «l’engagement du Sénégal est conforme aux dispositions de la charte des Nations Unies et des résolutions de son conseil de sécurité». Justifiant toujours les motifs qui ont poussé le chef de l’Etat à vouloir envoyer des troupes en Arabie Saoudite, Mankeur Ndiaye ajoutera que «l’engagement du Sénégal répond aux valeurs que notre pays défend et promeut au sein de la Ummah islamique et dans le cadre de la coopération islamique. Le Sénégal est donc bien dans son rôle». Par ailleurs, a estimé le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, «le chef de l’Etat cofondateur avec le royaume d’Arabie Saoudite de l’Organisation de la coopération islamique, se voit investi d’une mission de solidarité envers un des plus importants partenaires traditionnels du Sénégal mais aussi envers le monde musulman».

Ainsi, l’envoi de militaires sénégalais en terre saoudienne ne viserait qu’à aider ce «pays frère», estime Mankeur Ndiaye. Selon lui, depuis quelques mois, des forces terroristes occupent le Yémen et après avoir renversé les institutions légitimes de ce pays, elles se sont emparées des armements et sont devenues du coup une menace pour l’intégralité territoriale de l’Arabie Saoudite.

S’adressant toujours aux parlementaires, Mankeur Ndiaye a tenu à préciser que le Sénégal n’est pas le seul pays à s’engager dans cette opération dénommée «Tempête Décisive». A son avis, des pays comme le Maroc, l’Egypte, la Turquie, la Tunisie et les Emirats Arabes Unis ont décidé de répondre favorablement à l’appel du roi d’Arabie Saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.

Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a précisé dans la foulée que le départ de ce contingent n’est pas une première dans l’histoire du pays. «A la date de mars 2015, le Sénégal est le 7éme pays qui envoie ses forces de défense et de sécurité à des missions de l’Organisation des Nations unies et même 25.000 militaires ont déjà participé à plus de 20 opérations de maintien de l’ordre dans des pays étrangers».

Pour rappel, dans un entretien accordé à la presse nationale, lors du conseil des ministres décentralisé de Kaffrine, le président de la République, Macky Sall, avait fait état de son ambition d’envoyer des soldats sénégalais en Arabie Saoudite, pour dit-il, répondre à une requête du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud qui a sollicité un appui militaire en vue de faire face à la menace qui sévit au niveau de la frontière entre le Yémen et l’Arabie Saoudite.

 

REACTIONS… REACTIONS…

 

AÏDA MBODJ, DEPUTE DU PDS :«Je suis sûre que même les militaires ne sont pas d’accord»

 

C’est un envoi inopportun. Nous ne sommes pas d’accord et nous ne le serons jamais. C’est une décision qu’il ne fallait pas prendre. Parce que c’est exposer nos troupes. C’est une guerre. Le gouvernement devait venir à l’Assemblée nationale faire une déclaration de guerre. Je suis sûre que même les militaires ne sont pas d’accord. Seulement, ils ont un principe sacro-saint qui veut qu’ils respectent les ordres. Une telle décision ne fait qu’exposer le Sénégal. Et nous n’avons pas besoin de ce risque. Nous sommes en train de prendre un risque, parce que les terroristes sont en train de roder autour de nous. Jusqu’à présent, ils nous ont épargnés. A partir du moment où on les a provoqués, on ne peut plus les éviter.

 

MOUSTAPHA DIAKHATE, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE BENNOO BOKK YAAKAAR : «Nous allons pour sécuriser les frontières de l’Arabie saoudite»

 

Il ne faut pas porter ce genre de message-là. Ce n’est pas bon. Ceux qui disent cela insultent leur pays. Moi je ne participe pas à ce jeu. Aussi, le Sénégal ne s’immisce pas dans une guerre confrérique. Aujourd’hui, nous allons pour sécuriser les frontières de l’Arabie saoudite. Je ne suis pas au courant d’une guerre entre l’Arabie Saoudite et un pays chiite.»

 

ME AISSATA TALL SALL, DEPUTE DU PS ET DE LA MAJORITE PARLEMENTAIRE : «Cette intervention n’est pas dans la tradition diplomatique du Sénégal»

 

 

 

Cette séance est sans débat, nous ne faisons que prendre acte. C’est ce que dit l’article 79. Mais je pense que dans les prochains jours, je prendrai la responsabilité de faire revenir ici à l’Assemblée nationale, et le ministre des Affaires étrangères et le ministre des Forces armées, pour qu’on nous explique les raisons de cette intervention du Sénégal. Le Général De Gaulle disait que l’Orient est assez compliqué pour qu’on y aille de façon très simple. Ce qui se passe au Yemen est une guerre civile interne. Ce sont des milices Chiites, Houthis, qui s’attaquaient à un pouvoir sunnite. Et l’Arabie Saoudite se sent menacé. Ce qui est le plus dérangeant dans cette affaire, c’est que le Sénégal a une tradition diplomatique assez établie. Le Sénégal n’envoyait de troupes que, lorsque les Nations unies par la voie de son Conseil de sécurité prenaient une résolution pour que nous puissions avoir au moins un soubassement de droit international pour y aller. Cette intervention n’est pas dans la tradition diplomatique du Sénégal».

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