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SENEGAL: Les avocats de Karim Wade écrivent aux chefs d’Etat venus participer au Sommet de la Francophonie

Que penser de cette initiative? 

Le Collectif des avocats qui assure la défense de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade a adressé une correspondance à tous les chefs d’Etat qui prendront part au Sommet de la Francophonie. Une correspondance dans laquelle les avocats pilonnent le régime de Macky Sall l’accusant de manque de respect des valeurs de la démocratie, des libertés publiques, de l’Etat de droit et des droits de l’Homme. 

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Le Collectif des avocats qui assure la défense de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade a adressé une correspondance à tous les chefs d’Etat qui prendront part au Sommet de la Francophonie. Une correspondance dans laquelle les avocats pilonnent le régime de Macky Sall l’accusant de manque de respect des valeurs de la démocratie, des libertés publiques, de l’Etat de droit et des droits de l’Homme. «Le XVe Sommet de la Francophonie, auquel vous participez, permettra de réaffirmer que la francophonie n’est pas seulement le rassemblement des pays qui ont la langue française en partage ainsi que le reflet d’une identité culturelle forte dans le respect de la diversité des Etats membres, mais qu’elle est également l’expression des valeurs communes fondées notamment sur le respect de la démocratie, des libertés publiques, de l’Etat de droit et des droits de l’Homme», écrivent Mes Ciré Clédor Ly, Jean Réné Farthouat, Pierre Olivier Sur, Demba Ciré Bathily, Seydou Diagne, El Hadj Amadou Sall et Consorts. Une correspondance destinée à tous les chefs d’Etat qui prendront part au Sommet et déposée au secrétariat général de la Francophonie. 

«Or, force est de constater que depuis plus de deux ans, certaines de ces valeurs sont sérieusement écornées au Sénégal par le recours à des pratiques qu’une démocratie, unanimement considérée comme exemplaire depuis l’accession du pays à l’indépendance, ne connaissait pas : restrictions injustifiée à la liberté de manifestation, interdiction d’aller et de venir ou de sortir du territoire national, emprisonnements de dirigeants politiques sous des prétexte fallacieux», expliquent les avocats de Karim Wade.

Plus encore, ajoutent-ils, «les autorités sénégalaises actuelles ont mis en œuvre des procédures judiciaires qui, drapées dans des principes proclamés de bonne gouvernance, sont exclusivement inspirées par des considérations de politique politicienne et visent à entraver l’action de certains adversaires politiques. Tel est particulièrement le cas des poursuites intentées à l’encontre de Monsieur Karim Wade, ancien ministre d’Etat, devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) par suite d’une machination et d’un complot politique».

Le Collectif des avocats de lister tous les éléments et griefs portés contre la Crei comme étant «une juridiction d’exception». «La Cour de répression de l’enrichissement illicite est une juridiction d’exception, ressuscitée illégalement après 30 ans par simple décret du président de la République, qui ne garantit pas le droit à un procès équitable, en violation de la Constitution de la République du Sénégal et des conventions internationales ratifiées», ajoutent le Collectif des avocats de Karim Wade qui soulignent que «de nombreuses voix se sont élevées, au Sénégal comme à l’étranger, pour condamner les atteintes portées aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales par les règles régissant la Crei

Me Demba Ciré Bathily et ses confrères de marteler que «c’est devant cette juridiction d’exception, dont la décision ne pourra pas être frappée d’appel, appliquant des règles qui bafouent les principes élémentaires des droits de la défense, que comparaît depuis le 31 juillet 2014, Monsieur Karim Wade, détenu arbitrairement depuis près de deux années, sommé de justifier de l’origine licite d’un patrimoine qui lui a été imputé arbitrairement, qui ne lui appartient pas et revendiqué en justice par d’autres personnes, l’accusation opérant ainsi un double renversement de la charge de la preuve».

Pourtant, ajoutent-ils, «aucun commencement de preuve n’a été apporté, ni au Sénégal ni à l’étranger, pour étayer les accusations portées contre Monsieur Karim Wade

«Karim Wade est un candidat qui menace la réélection du Président Macky Sall»

Les avocats ne manquent pas également de flétrir ce qu’ils considèrent comme «les manifestations de partialité récurrentes et les propos xénophobes du Président de la Crei demandant notamment d’une part, à deux Bâtonniers de l’espace francophone assurant la défense de Monsieur Karim Wade: « rentrez chez vous, vous n’êtes pas chez vous ici », et d’autre part, la comparution forcée sur une civière et sous perfusion d’une personne gravement malade et en soins intensifs revendiquant 97 % des sociétés imputées à Monsieur Karim Wade, au motif qu’en Egypte, le Président Moubarak a comparu à son procès sur une civière, démontrent le non-respect des droits de la défense et attestent d’une parodie de justice

Ces avocats disent comprendre pourquoi les autorités ont choisi «délibérément de violer la Constitution qui confère aux ministres et anciens ministres dont Monsieur Karim Wade, un privilège de juridiction confirmé par la Cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans un arrêt du 22 février 2014, dont le Sénégal se refuse à exécuter malgré les rappels de la Commission de la Cedeao».

Ainsi, affirment les avocats de l’ancien ministre d’Etat, «l’unique objectif poursuivi par les plus hautes autorités sénégalaises est d’infliger sans fondement une peine privative des libertés mais surtout des droits civiques et politiques dans le but évident d’empêcher Monsieur Karim Wade de se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2017. Car il est un candidat qui menace la réélection du Président Macky Sall . Il s’agit en conséquence bel et bien d’un procès politique poursuivant un but éminemment politique».

Plus grave, poursuivent-ils, «alors que les témoins cités par l’accusation déchargeaient totalement Monsieur Karim Wade, le Procureur Spécial de la Crei a été démis de ses fonctions et limogé en pleine audience, le procès suspendu et renvoyé au 1er décembre 2014».

Au-delà de la situation personnelle de Monsieur Karim Wade, écrivent toujours les avocats de la défense, «c’est le respect de l’Etat de droit qui est aujourd’hui mis en cause au Sénégal, c’est l’avenir de la démocratie et des libertés publiques qui se joue dans le pays. C’est pourquoi nous nous permettons d’attirer votre attention sur une situation inacceptable en 2014 dans le pays qui accueille le XVème Sommet de la Francophonie».

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