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SENEGAL: Le Musée Dapper de Paris à Gorée – Les Masques et les Mémoires célèbrent l’Afrique et sa diaspora

Fantasma…Gorée!

L’île-mémoire de Gorée accueille depuis samedi 8 décembre et ce jusqu’au 3 mars 2013 l’exposition «Masques et Mémoires», avec 3 artistes venus des Caraïbes (Martinique et Guadeloupe) et de la Réunion. Organisée sous l’égide du Musée Dapper, cette exposition a élu domicile dans deux lieux (au centre socioculturel Boubacar Joseph Ndiaye et sur l’esplanade de la ville) qui font face à l’embarcadère.

altCette exposition «Masques et Mémoires»,  a été inaugurée par les ministres sénégalais de la Culture, Abdou Aziz Mbaye, et du Tourisme et des Loisirs, Youssou Ndour, en compagnie du ministre d’Etat Abdoulaye Bathily et du maire, Me Augustin Senghor.

Parrainée par le sculpteur Ousmane Sow, elle sera l’occasion, pour les visiteurs, d’apprécier deux aspects de la collection, les masques au centre socioculturel Boubacar Joseph Ndiaye et les mémoires à l’esplanade de Gorée.

Au centre socioculturel, 40 masques venus de 11 pays d’Afrique sont exposés pour montrer les divers aspects des pratiques des peuples qui expriment leur gratitude à leurs ancêtres, mais ils célèbrent aussi l’initiation des jeunes, entre autres thèmes.

Les initiateurs veulent représenter différentes aires culturelles de l’Afrique subsaharienne qui témoignent de croyances et de pratiques. Certaines d’entre elles, traduisent aujourd’hui encore les relations que les hommes entretiennent avec le monde surnaturel, le monde des ancêtres. Des masques dogons du Mali pour rendre hommage aux ancêtres, aux figures du Burkina Faso en passant par celles venues d’Afrique de l’Est (Tanzanie et Mozambique), la collection est assez représentative d’un certain nombre de rites et croyances que les exposants veulent faire ressortir, mais également montrer au public.

Des pièces représentent des visages humains, des têtes d’animaux ou de créatures stylisées ou traitées de façon réaliste. A côté de ces masques visibles en salle, l’exposition compte également un volet pédagogique avec des «ateliers animés par des conteurs» pour le public composé d’écoliers qui feront le déplacement, selon Egidia Souto, conférencière au Musée Dapper.

A l’esplanade, le visiteur peut voir les oeuvres des plasticiens Jack Beng-Thi, Bruno Pedurand, Hervé Beuze et du photographe David Damoison.

Pour les trois premiers, la fin de la Traite négrière et la Renaissance de l’homme noir est le thème central. Hervé Beuze propose au visiteur une sculpture d’hommes qui se relèvent après s’être défaits de la domination «Bwa brilé» ou en créole martiniquais, «Bois brulé».

Réalisée avec du charbon de bois calciné, elle symbolise le «retour en Afrique de ceux qui étaient, à l’origine, amenés de force» en tant qu’esclaves et qui «font le retour à l’envers». Une rentrée à la maison de ces personnages titubant qui sont déterminés à se relever de leur situation de dominés aux côtés d’une épave de bateau négrier.

Un message d’espoir et de détermination que veut également faire passer Bruno Pedurand dit Iwa qui propose une oeuvre appelée Marassa Boats. Il s’agit de «deux jumeaux mythiques dotés de pouvoirs surnaturels dressés verticalement et qui symbolisent l’espoir».

Pour Jack Beng-Thi, l’oeuvre comporte trois aspects avec un amas de bois calciné, un chemin de lumière bleue et une présence sonore. Dénommée «Gorée/Atlantique: une si puissante source de liberté», elle est conçue «pour rendre hommage à la résistance des esclaves et à leurs descendants».

Pour couronner le tout, le photographe David Damoison présente une collection de photographies de Goréens par des «portraits individuels ou en groupes pour illustrer leurs modes de vie et traduisent leur appartenance à la communauté». Cette exposition s’inscrit dans un programme «Dapper hors les murs», une des activités de ce musée fondé par Michel Leveau. Il permet aux organisateurs de sortir de Paris, mais également être plus présents en Afrique.

«Notre vocation est de promouvoir les arts de l’Afrique sub-saharienne, c’est-à-dire les arts de l’Afrique, des Caraïbes et de la Diaspora d’hier et d’aujourd’hui. Depuis quelques années, le musée s’implique de plus en plus sur le Continent pour promouvoir des projets culturels et pédagogiques», estime Christiane Falgayrettes-Leveau, directrice du musée Dapper. Elle a également tenu à rendre hommage à son époux Michel Leveau, fondateur du musée et initiateur de l’exposition.

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