in

SÉNÉGAL: Angélique Dione – Du choeur de louanges à la musique acoustique

Se faire un nom dans la musique acoustique.

Pour y parvenir, Angélique Dione, professeur de musique et ancienne soliste à la chorale de la Cathédrale de Dakar, se ressource dans ses racines sérère. Avec son groupe, «Acoustic Law», elle compte présenter, bientôt, un deuxième album.


Elle a commencé à chanter très jeune. A l’âge de de 12 ans, elle reprenait des chansons de Céline Dion, de Lara Fabian… «De là, est partie ma passion pour la musique», raconte Angélique Dione.

Influence oblige. A 14 ans, la jeune Angélique, native de la capitale sénégalaise et de père originaire de Toucar, dans le Sine, intègre la chorale de la Cathédrale de Dakar où elle a été soliste pendant 8 ans. C’est après le Bac, en 2005, qu’elle passe le concours d’entrée à l’Ecole nationale des Arts de Dakar. Angélique y suit une formation de 4 années pour devenir professeur de musique.

Un métier qu’elle exerce, depuis lors, dans un collège dakarois, parallèlement à ses activités de lead-vocal, avec son groupe actuel. C’est pour parfaire sa formation musicale que la jeune choriste a travaillé avec des artistes comme Ismaël Lô et Omar Pène.

Avec le premier, Angélique Dione a collaboré pendant une année, tandis qu’elle a eu à se produire deux fois, lors d’une tournée en Espagne, avec le leader du Super Diamono.

Une expérience capitale dans le parcours de la chanteuse âgée, aujourd’hui, de 27 ans. A cela, s’ajoute son apprentissage aux côtés du musicien arrangeur, Aly Hachem, qui l’a beaucoup formée et aidé à parfaire ses connaissances en musique de variétés.

Par la suite, en 2007, elle travaille avec «Farafina», un groupe composé de trois filles: Gina, Fatim et Ndiaya. Leur projet musical durera deux ans et les mènera en tournée en Europe, en Chine, etc. Par ailleurs, Angélique Dione a formé son propre groupe musical, «Acoustic Law», avec lequel elle se produit, deux fois par semaine, dans deux clubs dakarois.

Sur son choix de faire de la musique acoustique, la jeune femme l’explique en ces termes: «La musique acoustique, parce que c’est une musique très noble, on peut y sortir beaucoup de sons et « Law » pour faire répandre, propager notre musique un peu partout dans le mondeAu début, je chantais comme une Toubab. Mais, quand j’ai travaillé avec Tapha Cissé et Dafanou, des musiciens de mon groupe, ils m’ont dit que c’est bien de chanter comme telle, toutefois, il faudrait être original pour être connue», admet, aujourd’hui, l’artiste qui compose maintenant ses textes dans la langue Sérère, avec l’aide de son papa. Dès fois, c’est ce dernier qui les rectifie. En fin de compte, Angélique trouve «les sons et rythmes Sérères» intéressants et, pour cela, elle les a adoptés.

«Avec mon groupe, nous avons un répertoire vraiment énorme et nous comptons, très bientôt, sortir un nouvel album», confie-t-elle. Ce produit devrait avoir plus de visibilité que son premier opus sorti en 2008.

«Mon premier album a été bien accueilli. Mais, vous savez que la musique mbalax est trop dominante dans notre pays. Et il y a 4 ans, la musique acoustique n’avait pas cette ampleur actuelle. Cette fois-ci, nous pensons qu’un second album aura beaucoup plus de promotion», espère Angélique Dione. Même si la chanteuse joue un peu de guitare, ce sont les instrumentistes de son groupe qui s’occupent des arrangements.

Il dit, surtout, avoir conseillé à Angélique de puiser dans la culture Sérère pour avoir sa propre identité musicale.L’année dernière, tout en continuant leurs spectacles « live » hebdomadaires dans une boîte de nuit et un casino de la place, Angélique Dione et «Acoustic Law» ont animé une série d’ateliers de musique pour des enfants âgés de sept à dix ans.

Un projet financé par le Bureau de l’Unesco à Dakar qui les a amenés à jouer au Centre culturel de Gorée, en septembre dernier, lors de la Journée internationale commémorant l’abolition de l’Esclavage. Angélique et son groupe comptent renouveler ce projet d’atelier musical pour jeunes, avec d’autres partenaires potentiels, dans les mois à venir.

Il y a un défi physique et intellectuel pour cette chanteuse: allier l’enseignement de la musique à l’école, une carrière professionnelle sur la scène musicale et concocter un second album de haute facture. Voilà une belle carrière à suivre, surtout pour les férus de rythmes acoustiques.

 

SALIF KEITA: «Je dormais avec un fou»

CAN 2013 / MONDIAL 2014: Attention, éliminatoires à haute tension!