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SENEGAL: Aminata Touré, nouveau premier ministre – «Accélérer les actions entreprises depuis l’année dernière»

Une Dame qui… dame le pion? 

Le nouveau Premier ministre Aminata Touré, ministre de la Justice dans le gouvernement sortant de Abdoul Mbaye, est la deuxième femme (après Mame Madior Boye en 2001) à être promue à ce poste. Considérée comme une femme de poigne, elle aura une tâche ingrate.

altSi elle fait des résultats positifs, le président de la République va en engranger les dividendes. Dans le cas contraire, elle en sera la seule responsable.

Dès l’annonce du limogeage d’Abdoul Mbaye et de son gouvernement, le nom de Aminata Touré a été évoqué avec insistance. Sa présence au palais de la République a donné plus de poids à l’information.

A 16 heures 45, dans ses nouveaux habits de Premier ministre, Aminata Touré s’est présentée aux journalistes accourus en nombre, dès la lecture par le porte-parole du président de la République de la décision.

Avec la formule classique: «Je remercie le chef de l’Etat… ..», elle confirme l’information. Comme les usages le veulent, en République, elle a rendu un hommage au Premier ministre sortant. «C’est aussi l’occasion pour moi de saluer mon prédécesseur et de lui rendre hommage pour le très bon travail qu’il a accompli jusqu’ici», ajoute-t-elle.

Le nouveau Premier ministre qui était le Garde des sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement sortant, est la deuxième femme – après Mame Madior Boye, en 2001, à être promue à ce poste. Elle est considérée comme un proche parmi les proches du président Macky Sall.

Le nouveau Premier ministre du Sénégal est considéré comme une femme à poigne. Au département de la Justice, elle a géré le dossier «sensible» et «hyper politisé» de la traque des biens supposés mal acquis.

Malgré le tollé politique et le tintamarre médiatique, elle est restée ferme et déterminée. Les résultats commencent à tomber même si des voix s’élèvent pour condamner la voie empruntée: la médiation pénale.

Sur le plan social, les récriminations ne manquent pas. Les Sénégalais sont impatients de voir l’espérance suscitée par l’élection de Macky Sall, le 25 mars 2012, se concrétiser. Malgré la volonté politique affichée, la bonne tenue de l’économie, les populations attendent toujours une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Le pays est morose, dit-on. Le «Yonnu Yokuté» tarde à se concrétiser, de l’avis même de membres du parti présidentiel. Et son envol se fait désirer.

Militante de l’Alliance pour la République (Apr) et ayant participé à la rédaction du programme «Yonnu Yokuté», elle saura surmonter les obstacles qui, jusqu’ici, ont plombé l’action du gouvernement sortant et donner le coup d’accélérateur souhaité. La tâche est immense.

Sa nomination est lue comme une volonté du chef de l’Etat de donner un nouveau souffle à l’action présidentielle dans la perspective des prochaines échéances électorales.

Le nouveau Premier ministre doit donc trouver le bon tempo pour le gouvernement. Elle a la lourde charge de mettre en musique la vision du président de la République. Elle semble prendre la mesure de sa nouvelle mission.

«J’accepte ce poste avec beaucoup d’humilité, en promettant de renouveler mon engagement et de marquer justement ce nouveau défi, sous le sceau de l’accélération des actions entreprises depuis l’année dernière», a dit Aminata Touré, aussitôt après sa nomination. Accélérer des actions entreprises depuis l’élection de Macky Sall, le pays en a besoin ; les populations le réclament.

Aminata Touré en connaît les retombées politiques pour son leader et son parti puisqu’elle n’est pas novice en politique dont le virus l’a contaminée à l’âge de 14 ans.

Etudiante, elle était active dans les milieux universitaires français de gauche. Aminata Touré était membre de la Ligue communiste des travailleurs qui deviendra Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu). Lors de l’élection présidentielle de 1993, elle était la directrice de campagne de Landing Savané d’And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme.

A partir de 1995, elle s’éloigne de la politique. Elle travaille pour le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) comme conseillère technique principale au ministère de la Famille et de l’action sociale du Burkina Faso, puis comme conseillère régionale du Fnuap pour les pays africains francophones et coordinatrice du programme Genre et Vih en Afrique de l’Ouest pour le bureau régional du Fonds des Nations Unies pour la Femme.

En 2003, elle est nommée directrice du département droits humains du Fnuap, à New York, poste qu’elle va quitter en 2010, pour replonger dans la mare politique sénégalaise aux côtés de Macky Sall.

Son candidat sort victorieux de l’élection présidentielle de 2012. Elle hérite du département de la justice. Un ministère «stratégique» mais très sensible.

La traque des biens supposés mal acquis la place sous les feux de l’actualité. Cette opération de «salut public» est analysée, par l’opposition, comme une opération de «vengeance» et une volonté manifeste de «casser des opposants».

Avec ses charges de Premier ministre, elle doit avoir la carapace dure pour «encaisser» tous les coups. Et la tâche est ingrate. Si elle fait des résultats, le président de la République engrange les dividendes, si ceux-ci ne sont pas à la hauteur des attentes, elle est seule responsable. Aminata Touré est un fusible.

Sur le plan social, les attentes sont nombreuses et pressantes. Les Sénégalais veulent rapidement des réponses aux problèmes des inondations, aux coupures d’électricité, à l’emploi surtout des jeunes. Mais, ils demandent surtout une baisse du coût de la vie.

Le nouveau Premier ministre sait qu’elle n’aura pas un délai de grâce. Puisque la course est lancée et c’est à elle de prendre le relais ou le «bâton» «pour le développement et l’amélioration des conditions d’existence de nos concitoyens». Même si elle affirme que le contexte n’est pas facile, cela ne saurait, cependant, constituer une excuse

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