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CHARLIE HEBDO: Quand la liberté d’expression est selective

Liberté d’expression et respect religieux!

Les manifestations d’irrespect à l’égard du prophète (psl) affectent toute la oumma islamique. Cependant, le prophète (psl) de son vivant, a subi bien des brimades de la part de ses compatriotes idolâtres. Lorsqu’il répand le message coranique, il est traité de «fou», de «possédé», «d’ensorcelé». Il a même essuyé des jets de pierre à Taïf, jusqu’à saigner. Pourtant, il n’a même pas invoqué la malédiction divine sur ses agresseurs, se contentant de dire: « Mon Dieu, laisse-les, ce sont des égarés« . Ce n’est pas cet homme qui aurait cautionné ceux qui tuent en son nom.

altCela dit, en France, les autorités politiques et judiciaires s’abritent derrière le principe de la liberté d’expression pour laisser le journal « Charlie Hebdo » blasphémer le prophète Muhammad (psl). Une liberté d’expression bien sélective, car la France est l’un des pays d’Europe les plus condamnés par la Commission européenne des droits de l’homme (Cedh) pour non respect de la liberté d’expression. Comme le montrent ces quelques exemples de livres interdits, dans un passé pas lointain: « Les protocoles des sages de Sion » (1950) du cinéaste américain Henry Miller, jugé anti-juif; « La Question » (1958) de Henri Alleg, révélant les tortures pratiquées par l’armée française en Algérie; « Les damnés de la terre » (1961) de Franz Fanon; « Les mythes fondateurs de la politique israélienne » (1995) de Roger Garaudy; « Le grand secret« (1996) du Dr Gubler médecin de François Mitterrand, qui révèle que celui-ci au moment de son élection en 1981 était déjà atteint du cancer de la prostate qui devait l’emporter. Dans ce dernier cas, la France est condamnée par la Cedh qui estime que la santé du président relève de la sphère publique et non privée.

En 2004, les affiches du film « Ave Maria » montrant une femme seins nus, les pieds et les mains cloués sur une croix sont interdites par la justice qui y voit «un acte d’intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds intime des croyances».

Par contre, lorsqu’en 2007, « Charlie Hebdo » reprend les caricatures danoises du prophète (psl), les organisations musulmanes de France portent plainte devant les tribunaux. Mais elles sont déboutées avec ce jugement: «Dans une société laïque et pluraliste, le respect de toutes les croyances va de pair avec la liberté de critiquer les religions quelles qu’elles soient».

Venons-en justement aux circonstances dans lesquelles a été créé le journal « Charlie Hebdo ». Début novembre 1970, un incendie éclate dans un dancing d’une petite ville du département de l’Isère, faisant de nombreuses victimes. Le lendemain, des quotidiens titrent à la une: « Bal tragique à Saint-Laurent-du-Pont: 146 morts« . Une semaine après, le général de Gaulle décède (mort naturelle) dans sa maison de Colombey. Le journal satirique « Harakiri » titre à la une: « Bal tragique à Colombey: 1 mort».

Le gouvernement de Georges Pompidou jugeant le propos irrespectueux à l’égard du général de Gaulle, fait saisir tous les exemplaires dans les kiosques et interdit le journal de parution. Au nom de la liberté d’expression? Une semaine après, le journal reparaît avec le titre « Charlie Hebdo ». C’est dans un contexte de non-respect de la liberté d’expression que ce journal est né. L’auteur de ces lignes a été témoin de ces évènements, vivant à l’époque à Paris. Moralité: un journal satirique est interdit lorsqu’il manque de respect à une personnalité politique qui n’est même plus en fonction, mais autorisé, voire encouragé, lorsqu’il manque de respect au prophète Muhammad (psl) et à des centaines de millions de musulmans.

Ce n’est que lorsqu’il s’agit d’attaques contre l’Islam qu’il est interdit d’interdire. En France, le délit de blasphème (irrespect à l’égard de la religion) est supprimé depuis l’avènement de la laïcité avec la loi de 1905. L’exception est constituée par le département Alsace-Moselle, annexé par l’Allemagne en 1870, rendu à la France en 1918 après la guerre, mais refusant la laïcité qui n’existait pas et n’existe toujours pas en Allemagne. Toutefois, le délit de blasphème en vigueur en Alsace-Moselle ne concerne que les cultes catholique, protestant et juif.

En dépit de la présence de nombreux musulmans dans la région, l’Islam n’y est pas reconnu comme culte et n’est pas concerné par le délit de blasphème. Le délit de blasphème est en vigueur dans le code pénal de bon nombre de pays d’Europe: Allemagne, Angleterre, Danemark, Finlande, Grèce, Hollande, Irlande, Islande, Norvège, Russie, Suède. Ne serait-ce que parce que le blasphème déclenche des réactions qui peuvent menacer l’ordre public.

En France, les autorités s’appuient toujours sur l’article 10 de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » selon lequel «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi». La liberté d’expression ainsi énoncée n’est pas absolue; elle est soumise à la contrainte de ne pas troubler l’ordre public indépendamment de toute considération religieuse.

En octobre 1988, les rares salles de cinéma de France qui mettent à l’affiche le film blasphème de Martin Scorese « La dernière tentation du Christ » sont incendiées par des catholiques légitimement en colère, avec à l’arrivée 1 mort et plusieurs blessés. Qui dira que l’ordre public n’a pas été troublé en France le 7 janvier 2015 et les jours qui ont suivi? Toutes les activités économiques et culturelles ont été suspendues ou ralenties pendant au moins trois jours. N’est-ce pas là une raison pour dorénavant interdire tout blasphème à l’égard de tous les cultes, sans enfreindre la « Déclaration des droits de l’homme » dans son principe? Passée l’émotion des « Je suis Charlie », selon un dernier sondage, 42% des Français déclarent condamner les caricatures du prophète (psl).

Il est un autre point sur lequel la presse française s’illustre dans l’information à géométrie variable.

L’Armée républicaine irlandaise reconnue comme organisation terroriste pour avoir fait de nombreuses victimes, se réclame ouvertement du Catholicisme. En 1979, elle dynamite un bateau faisant 4 morts dont l’amiral Lord Mountbatten, oncle de la reine d’Angleterre. Dans l’émotion suscitée, il n’est parlé nulle part de « terrorisme catholique« . Mais lorsque des aventuriers qui ne savent peut-être même pas réciter la « Fatiha » commettent des actes criminels en se réclamant d’on ne sait quel Islam, c’est le « terrorisme islamique« .

En Ouganda, « l’Armée de Résistance du Seigneur » (Lord Resistance Army) créée en 1988 déclare vouloir former un régime basé sur les Dix Commandements de la Bible. Elle écume le pays durant 18 années avec massacres, viols, rapines, enlèvements d’enfants soldats … Elle déclare cesser les hostilités en 2006, mais continue ses exactions en République centrafricaine, au Sud Soudan et en République démocratique du Congo où elle fait 321 morts en décembre 2009. Elle est du même acabit que « Boko Haram », et elle est catégorisée comme organisation terroriste par les Etats-Unis, mais là encore il n’a jamais été question de « terrorisme chrétien« .

Certes, ce n’est pas le Christianisme qui est en cause, mais il faut reconnaître qu’il y a deux poids et deux mesures. Combien d’Africains d’ailleurs en connaissent l’existence, car elle n’est pas médiatisée! Il y a une grande différence entre donner une information un jour, et la médiatiser à force de répétitions.

Il est temps pour certains esprits « rationnels » de comprendre que les attaques contre l’Islam n’ont jamais entravé son développement. Les guerres par l’épée contre l’Islam avec les Croisades du 11ème au 13ème siècle n’ont pas freiné son expansion géographique. Après la guerre contre l’Islam par l’épée est venue la guerre par la plume: « La chanson de Roland » de Turold, « La comédie divine » de Dante (1306-21), « Contre Mahomet » de Blaise Pascal dans ses « Pensées (1670), « Le discours sur l’histoire universelle » de Bossuet (1683), « Réfutation du Coran » de Maracci (1691), « Dictionnaire historique et critique » de Pierre Bayle (1697), « Le fanatisme ou Mahomet« (1741) de Voltaire, « L’Islam et la science » de Renan (1883), « Sociologie de la religion » (1917) de Max Weber… N’en jetez plus! Les caricatures du prophète (psl) ne sont que la dernière manifestation désespérée et à court d’arguments de l’islamophobie.

Rappelons que durant les deux périodes où Charles Pasqua a été ministre de l’Intérieur, c’est une véritable foudre d’interdictions qui s’était abattu sur les publications islamiques: 17 publications du Sud-africain Ahmed Deedat, dont « Comment Salman Rushdie a leurré l’Occident » et « Muhammad modèle suprême » ; « Le licite et l’illicite en Islam » de Youssef Qardawi jugé subversif, alors qu’il ne traite que de Char’îa (Fais! ne Fais pas !).

Il est un fait qui mérite d’être rapporté. Le journaliste Delfeil de Ton, ancien membre de l’équipe de « Charlie Hebdo », à la suite de l’évènement du 7 janvier dernier, dans une confidence au journal « Le Point » (15 janvier 2015) reproche à Chab (directeur de publication de « Charlie Hebdo » et tué dans l’attaque) d’avoir entraîné l’équipe dans une surenchère inutile. Selon lui, après l’incendie des locaux du journal en 2011 à la suite de la publication de caricatures du prophète (psl), le dessinateur Wolinski (un autre des 12 tués) avait tenu ces propos: «Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation, et puis, un jour, la provocation se retourne contre nous. Il ne fallait pas le faire« .

Il est certain que depuis ce 7 janvier, la peur s’est installée dans le camp de l’islamophobie. Qu’on ne l’avoue pas ou qu’on l’avoue, comme c’est le cas du romancier Michel Houellebecq autre pourfendeur de l’Islam. On peut d’ailleurs remarquer que le dessin d’un Arabe figurant sur la couverture du dernier numéro de « Charlie Hebdo » ne mentionne pas explicitement le prophète (psl), contrairement aux éditions précédentes du journal. Il est possible que rien ne sera plus comme avant, et ce sera mieux pour tout le monde.

HOROSCOPE DU JOUR: Samedi 31 janvier 2015 – Prévisions astrales pour tous les signes du zodiaque!

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